
Cette ex-république soviétique a célébré vendredi pour la première fois le 8 mai comme "Jour de la mémoire et de la réconciliation", se rapprochant ainsi des Européens, qui commémorent ce jour-là la victoire sur l'Allemagne nazie.
Le 9 mai restera cependant la date officielle des célébrations de la victoire, tout comme en Russie - la capitulation ayant été signée tard le soir du 8 mai 1945 à Berlin, soit le 9 mai à 00H43 heure de Moscou.
Mais alors qu'en Russie un défilé d'une ampleur inédite est prévu, seuls des orchestres militaires ukrainiens et européens vont défiler à Kiev ce samedi dans le cadre d'une "Marche pour la paix".
Des étudiants d'académies militaires vont aussi prêter serment devant le musée de la Seconde Guerre mondiale, en présence du président prooccidental Petro Porochenko.
Avec le Bélarus et la Pologne, l'Ukraine est l'un des pays à avoir essuyé les pires pertes humaines durant la guerre. Son bilan varie entre au moins 4,7 millions de morts, selon les historiens russes, et 8 à 10 millions selon les dernières estimations officielles ukrainiennes.
Outre l'instauration d'une nouvelle journée de commémoration, l'Ukraine a également changé le nom officiel de la guerre. Fini l'emploi de la "Grande guerre patriotique", un terme datant de l'époque soviétique et toujours en vigueur en Russie, et place uniquement à "Seconde Guerre mondiale" dans les décrets présidentiels.
A l'instar des pays anglo-saxons, l'Ukraine a aussi adopté cette année le coquelicot comme symbole officiel des commémorations en contrepoids du ruban de Saint-Georges, aux rayures orange et noires, arboré par les Russes mais aussi par les rebelles qui affirment combattre le gouvernement "fasciste" de Kiev.
Ces derniers organisent d'ailleurs leur propre parade militaire samedi dans leur fief de Donetsk. Des armes utilisées dans les combats contre les forces de Kiev feront partie du défilé.
Le conflit dans l'est du pays, qui a fait plus de 6.100 morts en un an, et l'annexion peu avant par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée en 2014, sont en grande partie responsables de ces changements.
Kiev et les Occidentaux accusent la Russie d'avoir organisé la rébellion, armé les séparatistes et déployé ses troupes régulières en Ukraine. Si Moscou dément toute implication dans le conflit, ce dernier demeure pour beaucoup d'Ukrainiens une guerre directe contre la Russie.