
A Sanaa, la capitale tenue par la rébellion houthie, plus de 30 personnes ont été tuées mercredi dans une série d'attentats revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) contre des mosquées chiites et la maison d'un responsable des rebelles.
A défaut d'accord politique, l'ONU tente d'amener les deux parties à conclure une trêve humanitaire de quinze jours à l'occasion du mois du Ramadan qui a commencé jeudi. Des délégués des deux parties ont affirmé à l'AFP que les pourparlers qui devaient s'achever avaient été prolongés jusqu'à aujourd’hui au moins.
L'émissaire spécial de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a rencontré mercredi soir la délégation des rebelles dans un grand hôtel de Genève, après s'être entretenu le matin avec la délégation gouvernementale.
Les positions des deux parties sont si éloignées que l'ONU n'a jamais prévu de les réunir dans un premier temps. Les combats ont fait depuis mai plus de 2.600 morts au Yémen selon l'ONU et la situation humanitaire est catastrophique dans ce pays pauvre de la péninsule arabique.
Les miliciens houthis et leurs puissants alliés, les militaires restés fidèles au président déchu Ali Abdallah Saleh, souhaitent une trêve, mais refusent de se retirer des zones conquises, comme l'exige le gouvernement en exil. Ce dernier est soutenu par l'Arabie Saoudite qui dirige la coalition arabe qui mène des frappes quotidiennes contre les rebelles houthis et leurs alliés. Les frappes de la coalition arabe n'ont pas pu enrayer la progression du camp des rebelles houthis qui contrôlent la capitale Sanaa, la plus grande partie d'Aden, deuxième ville du pays, et de larges portions d'autres provinces.
Sur le terrain, une "résistance populaire" --formée des unités militaires restées fidèles au président Hadi mais aussi de tribus, de membres de partis ou de simples civils-- combat à Aden, Taëz et dans d'autres régions.
Le Yémen est le seul des pays du "Printemps arabe" où un soulèvement populaire en 2011 a abouti à une solution négociée. En vertu de ce règlement, l'ancien président Ali Abdallah Saleh, resté au pouvoir pendant 33 ans, a pu demeurer au Yémen et jouir de l'immunité. Les rebelles d'Ansarullah sont issus de la minorité zaïdite, une branche du chiisme, et représentent environ un tiers de la population. Hadi, un sunnite du sud du Yémen, est le premier président du pays qui n'est pas issu de cette communauté.