
La commission des Affaires étrangères du Sénat américain a adopté mardi une proposition de loi qui donnerait un droit de regard au Congrès en cas d'accord final sur le nucléaire iranien, confortant son rôle dans les négociations internationales.
La loi, dite Corker-Menendez, ne se prononce pas sur le fond de l'accord-cadre nucléaire conclu le 2 avril en Suisse entre Téhéran et les 5"1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-uni, Russie et Allemagne) mais elle imposerait une période d'attente au président Barack Obama entre la signature d'un accord final et la levée des sanctions américaines adoptées par le Congrès contre l'Iran. Ce pays exige que les sanctions soient levées le jour de l'entrée en vigueur d'un accord.
L'adoption de la loi a été saluée par Israël, ennemi juré de l'Iran et farouche opposant à tout compromis avec Téhéran.
"Nous ne négocions pas avec le Sénat américain, nous ne négocions pas avec la Chambre des représentants américains. Nous négocions avec un groupe qui s'appelle le 5"1", a affirmé Rohani dans un discours à Rasht (nord) retransmis en direct à la télévision d'Etat.
Il a demandé aux grandes puissances d'accepter un accord nucléaire "digne", qui "respecte la nation iranienne", assurant que Téhéran était "flexible".
Après l'accord-cadre de Lausanne, les discussions sur la rédaction des détails techniques d'un accord global, qui doit être conclu d'ici la fin juin, reprendront le 21 avril au niveau des experts et des vice-ministres selon Téhéran.
"Tout le monde doit savoir qu'il n'y aura pas d'accord sans levée des sanctions", a lancé le président iranien, alors qu'un accord global "profitera au monde entier".
Rohani a en outre assuré que l'Iran chiite ne cherchait pas à dominer la région alors que ses voisins, notamment les monarchies sunnites du Golfe, s'inquiètent de son influence grandissante. Téhéran est accusé par les monarchies arabes du Golfe de soutenir les rebelles chiites Houthis au Yémen et le mouvement de contestation chiite à Bahreïn.
L'Iran est aussi le principal allié régional du régime syrien et a aidé les autorités irakiennes à reprendre du terrain au groupe jihadiste Etat islamique.