
"Le groupe Etat islamique a lancé mardi matin son attaque, qui a duré jusque dans la nuit, et a réussi à s'emparer de parties du champ" d'Al-Chaer, a dit à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
M. Rahmane a affirmé que 30 gardiens du champ et miliciens pro-régime avaient été tués dans l'assaut. Il a également fait état de morts dans les rangs jihadistes, sans être en mesure de donner un chiffre exact. L'armée syrienne avait repris en juillet le champ pétrolier et gazier d'Al-Chaer aux jihadistes qui l'avaient conquis au terme de combats qui avaient fait 270 morts, en majorité exécutés par l'EI.
Le champ est situé près du site archéologique de Palmyre.
L'EI a mis la main sur plusieurs champs de pétrole et de gaz en Syrie et en Irak, une importante source de revenus pour ce groupe, qualifié d'"organisation terroriste la mieux financée" au monde par Washington.
L'extraction de pétrole, revendu au marché noir, a rapporté environ un million de dollars par jour à l'organisation depuis la mi-juin, a estimé récemment David Cohen, sous-secrétaire américain au Trésor en charge de la lutte contre le terrorisme.
Par ailleurs, des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) sont rentrés en Syrie depuis la Turquie dans la nuit de mardi à mercredi pour aller aider à la défense de Kobané face à l'organisation Etat islamique (EI), a rapporté un responsable local turc.
Selon ce responsable, qui parlait sous couvert d'anonymat, environ 150 combattants de l'ASL ont franchi la frontière dans la nuit au poste-frontière de Mursitpinar. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme a confirmé l'information mais dit qu'il s'agissait de seulement 50 combattants.
L'agence de presse pro-kurde Firat a précisé que les combattants avaient passé la frontière à bord de huit véhicules.
Il n'y avait mercredi matin aucune confirmation officielle de cette information, ni d'indication sur l'endroit d'où étaient arrivés les combattants de l'ASL au départ.
La Turquie, qui voit l'éviction du président Bachar al-Assad comme seule solution à la crise syrienne, soutient l'ASL. Parallèlement, des peshmergas, combattants kurdes venus d'Irak et qui ont également le soutien d'Ankara, se trouvaient toujours mercredi matin sur le territoire turc, attendant leur transfert pour rejoindre les combats à Kobané, ville kurde de Syrie menacée depuis des semaines de tomber aux mains de l'EI.
Un premier contingent de peshmergas se trouvait mercredi matin dans un endroit secret de la ville de Suruc, dans le sud de la Turquie, près de la frontière, a précisé le responsable turc local. Un autre contingent muni d'armes lourdes est passé tôt mercredi matin d'Irak en Turquie au poste-frontière d'Habur, a constaté sur place un correspondent de l'AFP.
Le premier contingent arrivé par air "attend l'arrivée du contingent qui arrive par voie terrestre, et ils passeront la frontière ensemble, en tenant compte de la situation", a encore précisé le responsable turc.
Les combattants ayant traversé la frontière à Habur ont reçu un accueil triomphal de la part des Kurdes turcs, brandissant des drapeaux kurdes, selon l'AFP.