
Ce bilan est le plus meurtrier pour les forces de sécurité depuis trois mois.
Sur leur compte Twitter, les islamistes ont revendiqué ces attaques qui ont coûté la vie principalement à des militaires et qui ont aussi fait, selon des responsables de sécurité et des sources médicales, au moins 62 blessés, dont neuf civils.
La principale attaque a eu lieu à Al-Arich, chef-lieu de la province du Nord-Sinaï, où 25 personnes, en grande majorité des militaires, ont été tuées.
Le groupe a affirmé avoir "mené des attaques massives et simultanées dans les villes d'Al-Arich, Cheikh Zoueid et Rafah".
Selon des responsables de sécurité, des roquettes ont d'abord été tirées sur le quartier général de la police d'Al-Arich ainsi que sur une base militaire adjacente, avant l'explosion d'une voiture piégée. Quelques minutes plus tard, des tirs de roquettes ont frappé un complexe résidentiel proche, où sont logés des officiers.
"Des terroristes ont attaqué plusieurs QG et installations de la police et de l'armée en se servant de voitures bourrées d'explosifs et de roquettes", a indiqué l'armée jeudi soir.
"Un échange de tirs est toujours en cours", a-t-elle ajouté.
Une autre attaque a eu lieu jeudi dans le nord du Sinaï à un point de contrôle de l'armée à Rafah, à la frontière avec la Bande de Gaza, où un militaire a perdu la vie.
Par ailleurs, un policier a été tué dans l'explosion d'une bombe dans la ville de Suez.
Fin octobre, 30 soldats avaient été tués près d'Al-Arich lors d'un attentat suicide suivi d'une attaque commando dans un campement militaire, conduisant les autorités égyptiennes à décréter l'état d'urgence sur une partie du Sinaï, qui vient d'être prolongé pour trois mois.
L'attaque du 24 octobre a aussi conduit les autorités à construire une zone-tampon le long de la frontière avec Gaza pour empêcher les insurgés de s'infiltrer en Egypte depuis l'enclave palestinienne.
L'Egypte a annoncé fin décembre qu'elle allait élargir de 500 m à un kilomètre la largeur de cette zone tampon.
Pour les autorités, la zone-tampon, qui court sur environ 13,5 km, devrait permettre d'isoler les "terroristes" dans un secteur désert et d'éliminer les tunnels clandestins vers Gaza, qui seraient utilisés pour le trafic d'armes et le passage des jihadistes.
Cette mesure doit entraîner la démolition de plus de 800 habitations et l'éviction de quelque 1.100 familles.
Par ailleurs, deux enfants, dont un nourrisson, ont été tués vendredi dans des affrontements entre l'armée et des jihadistes dans la péninsule égyptienne du Sinaï où des attentats la veille ont fait au moins 30 morts, selon des responsables.
Un bébé de six mois est mort après avoir été touché par une balle à la tête, et un enfant de six ans a péri dans la chute d'une roquette, dans le nord de la péninsule, ont affirmé des responsables de santé.
Deux autres personnes, dont un enfant de 12 ans, ont été grièvement blessées par balle dans des affrontements similaires ailleurs au Sinaï, dans l'est du pays.