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​L’Amérique latine compte ses morts alors que l’Europe envisage d’ouvrir ses frontières


Vendredi 12 Juin 2020

​L’Amérique latine compte ses morts alors que l’Europe envisage d’ouvrir ses frontières

Soixante-dix mille morts en Amérique latine et aux Caraïbes, et deux millions de personnes contaminées aux Etats-Unis: la pandémie de coronavirus a franchi de nouveaux seuils sur le continent américain dans la nuit de mercredi à jeudi, alors que l'Europe envisage d'ouvrir ses frontières extérieures en juillet.
Sur près de 1,5 million de personnes contaminées dans l'aire allant du Mexique à la Terre de Feu en passant par les îles des Caraïbes, 71.104 sont mortes, dont près de 40.000 au Brésil, le troisième pays le plus endeuillé au monde.
Sao Paulo, la capitale économique du Brésil, a rouvert partiellement ses commerces ce mercredi. Dans le centre commerçant, presque tous les passants portaient des masques, mais sans respecter la distanciation sociale, a constaté l'AFP. Et les centres commerciaux de la mégapole devaient rouvrir jeudi, à la veille de la Fête des Amoureux (la Saint-Valentin brésilienne).
A Rio de Janeiro, deuxième ville la plus peuplée du pays et principale destination touristique, le maire Marcelo Crivella a confirmé l'ouverture des centres commerciaux jeudi, avec certaines restrictions. Plusieurs experts jugent l'ouverture des magasins hâtive, la courbe de la pandémie continuant à monter dans le pays.
Le Mexique, deuxième pays latino-américain le plus endeuillé, a dépassé mercredi le seuil des 15.000 décès, et a connu son nombre le plus élevé de contaminations en 24 heures (4.833), pour un total de 129.184 cas.
Idem pour le Panama, pays d'Amérique centrale le plus touché, avec également un record national (656 nouveaux cas, total: 17.884).
Au Pérou, deuxième pays de la région en termes de contaminations (plus de 200.000), une bonne nouvelle est arrivée du côté du commerce international: ses exportations de gingembre ont presque triplé au premier trimestre, car il est utilisé comme médicament pour les affections respiratoires liée au coronavirus.
Dans le monde, le Covid-19 a fait plus de 414.000 morts, et infecté plus de 7,3 millions de personnes. Tous ces chiffres officiels sont sans doute inférieurs à la réalité, selon la communauté scientifique.
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, et de loin: ils ont passé dans la nuit de mercredi à jeudi le cap des 2 millions de personnes infectées, et déplorent 112.900 morts. Le pays continue à enregistrer autour de 20.000 nouveaux cas de coronavirus chaque jour, et peine à redescendre de ce plateau, car une partie du pays a pris le relais de l'autre.
Les plages de Miami ont néanmoins rouvert mercredi après avoir été fermées presque trois mois. A l'entrée de la plage, un groupe d'"ambassadeurs" de la ville, repérables à leurs t-shirts roses, rappellent toutefois aux visiteurs qu'ils doivent porter un masque et garder leurs distances.
Réputée pour ses bâtiments art déco aux couleurs pastel et sa vie nocturne, Miami Beach commence doucement à reprendre vie, après des mois de fermeture forcée, au plus fort de sa haute saison (de janvier à avril). Mais il faudra du temps avant que ne reviennent les sept millions de touristes que Miami Beach recevait chaque année.
Plus globalement, l'économie américaine va connaître une récession de 6,5% cette année, selon les nouvelles estimations de la Banque centrale (Fed) publiées mercredi. Elle s'attend par ailleurs à un taux de chômage de 9,3% en 2020 et de 6,5% en 2021.
Au niveau mondial, la récession sera d'au moins 6%, selon l'OCDE. "A la fin de 2021, la perte de revenu dépassera celle de toutes les récessions précédentes au cours des cent dernières années sauf en période de guerre, avec des conséquences terribles et durables pour les populations, les entreprises et les gouvernements", a affirmé mercredi la chef économiste de l'OCDE, Laurence Boone.
En Europe, où les nouvelles hospitalisations et les chiffres des décès sont en chute libre, la Commission européenne va publier dans la semaine ses propositions pour une levée "progressive et partielle" des restrictions de voyages aux frontières extérieures de l'UE à partir du 1er juillet.
Il s'agirait de lever les restrictions avec certains pays tiers en prenant en compte "un certain nombre de principes et de critères" et en se basant sur une "approche commune" entre Etats membres, a annoncé mercredi le vice-président Josep Borrell.
L'exécutif européen ne peut émettre qu'un avis, la décision finale appartient à chaque Etat membre.
Le déconfinement se poursuit sur le Vieux Continent. A Paris, la tour Eiffel rouvrira le 25 juin avec port du masque obligatoire et montée uniquement par les escaliers, avec un nombre de visiteurs limité.
En Espagne, qui a enregistré plus de 27.000 décès, le Championnat de football a repris, après trois mois d'interruption. Dans ce pays, le masque restera néanmoins obligatoire sous peine d'amende.
Un hôpital de Bilbao, dans le nord de l'Espagne, a annoncé mercredi que ses 4.500 employés passeraient des tests de dépistage après le décès d'un patient infecté et la détection de 25 cas entre ses murs.
Critiqué pour le bilan très lourd au Royaume-Uni et pour les ratés du déconfinement, le Premier ministre Boris Johnson a vanté mercredi les efforts "incroyables" de son pays. Il a cité "la réussite incroyable" du service public de santé (NHS) qui a construit en urgence des hôpitaux de campagne - qui n'ont finalement pratiquement pas été utilisés -, ou la manière "incroyable" dont le pays s'est mobilisé pour permettre "d'avoir le virus sous contrôle".
En Italie, des familles et proches de victimes du nouveau coronavirus ont déposé une cinquantaine de plaintes mercredi au parquet de Bergame, première action en justice du genre dans la péninsule où l'épidémie a fait près de 34.000 morts. Mercredi, dans le cadre d'une autre enquête de justice sur la gestion de la pandémie, le parquet a demandé à entendre le Premier ministre Giuseppe Conte et deux de ses ministres.

​De fausses applis de traçage cherchent à voler des données personnelles


Au moins une douzaine de fausses applications de traçage de contacts, conçues pour ressembler à des outils officiels de lutte contre la pandémie, ont été déployées mondialement pour répandre des virus informatiques et dérober des données d'utilisateurs, ont révélé mercredi des chercheurs en cybersécurité.
Une fois installées sur le smartphone, ces applis "téléchargent et installent des logiciels malveillants" pour "voler des identifiants et données personnelles", ont expliqué les chercheurs de la firme californienne Anomali.
Elles ne semblent pas être distribuées par les moyens officiels (comme les "app stores" de Google ou Apple), mais se répandent via des liens dans d'autres applications ou sites web qui encouragent à les adopter.
"Les acteurs malveillants continuent d'imiter les applis officielles, fournies par les autorités, pour profiter de la confiance qu'elles inspirent", remarque Anomali dans un communiqué.
"L'impact mondiale de la pandémie de Covid-19 fait du nom du virus un symbole de peur. Ces acteurs exploitent cette peur", ajoute l'entreprise.
Des applications de traçage de contact ont été développées dans de nombreux pays, en partenariat avec des sociétés.
Elles utilisent les technologies des smartphones pour déterminer si les utilisateurs ont été en contact avec une personne contaminée.
En France, par exemple, StopCovid permet à un individu qui se découvre porteur du virus de prévenir automatiquement tous les autres utilisateurs qu'il a croisés dans les deux semaines écoulées.
Mais des spécialistes du numérique, juristes et militants de défense des libertés voient dans ces applis les prémices d'une société de la surveillance, où des algorithmes savent tout de nous et nous envoient en permanence des instructions à suivre.
Anomali a trouvé de fausses applications déployées en Arménie, au Brésil, en Inde, en Colombie, en Indonésie, en Iran, en Italie, en Russie et à Singapour. Dans certains cas, elles se présentaient comme l'appli officielle du gouvernement.
Une association britannique a émis un avertissement similaire le mois dernier contre un logiciel au Royaume-Uni.
Depuis le début de la crise du coronavirus, les menaces informatiques qui tentent de profiter de la vulnérabilité accrue des personnes, en quête d'informations et de solutions, se sont multipliées.


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