
C'est un gouvernement qui "vise à tuer et à (renforcer) la colonisation" dans les Territoires occupés, accuse le négociateur en chef Saëb Erakat. Un "gouvernement de colons", renchérit Nabil Chaath, membre du Comité central du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas.
Une fois n'est pas coutume, son rival islamiste du Hamas le rejoint sur ce point: "Ce gouvernement reflète la montée du racisme parmi les Israéliens", assure son porte-parole à Gaza Sami Abou Zouhri.
Avec deux partis ultra-orthodoxes dans la coalition gouvernementale et le ministère de la Défense aux mains du parti de Benjamin Netanyahu (droite), il n'y a "que très peu d'espoir que ce gouvernement décide que la paix est finalement bien meilleure que l'occupation et l'apartheid", assure M. Chaath.
La présidence palestinienne a appelé le gouvernement israélien à choisir: "la paix ou la colonisation et le chaos", a affirmé son porte-parole à l'AFP, après que les autorités israéliennes ont donné leur feu vert à la construction de 900 nouveaux logements de colons à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël et que les Palestiniens revendiquent comme leur capitale.
Mais, comme à chaque nouveau développement sur la scène israélienne, les Palestiniens se sont gardés de fermer la porte aux négociations, renvoyant la balle dans le camp des Israéliens. "Ce qu'il faut, c'est que ce gouvernement s'engage à respecter les règles du jeu: pas de colonies, retrait de la Cisjordanie et Jérusalem-Est est à nous", explique M. Chaath.
Par ailleurs, à Gaza, un groupe jihadiste récemment apparu dans la bande a revendiqué vendredi des tirs de mortier contre une base de la branche armée du mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans le territoire.
Des témoins ont confirmé à l'AFP avoir entendu des explosions dans le secteur en question près de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
Si ces explosions sont bien le fait de ce groupe, les Partisans de l'Etat islamique à Jérusalem, il s'agit d'une attaque exceptionnelle de la part des jihadistes contre les forces armées du Hamas et d'une évolution dans l'escalade des tensions internes observée dans la bande de Gaza depuis la guerre de juillet-août 2014 contre Israël.
Un attentat à la bombe avait visé lundi le siège de la sécurité du Hamas à Gaza, après que ce même groupe eut fixé un ultimatum au mouvement palestinien pour libérer des salafistes récemment arrêtés.