
La Cour suprême a statué dans un récent jugement que les 750 à 1.000 habitants bédouins du village d'Umm al-Hiran, situé dans le Neguev, pouvaient être expulsés.
Ces bédouins, qui ont la nationalité israélienne, avaient été autorisés en 1956 à vivre sur ce site dont ils affirmaient avoir été expulsés en 1948 au moment de la création de l'Etat d'Israël.
Mais les autorités israéliennes ont refusé de reconnaître l'existence légale du village, d'assurer son approvisionnement en eau et en l'électricité et de présenter un plan d'urbanisation, qui aurait autorisé les résidents à présenter des demandes de permis de construire.
Selon la Cour suprême, la décision d'ériger un nouveau quartier "disposant d'équipements destinés à servir une communauté de juifs religieux" à la place du village n'aurait pas un caractère discriminatoire dans la mesure où, en principe les résidents bédouins d'Umm al-Hiran pourront y acquérir des logements.
Dans un deuxième dossier, la Cour suprême a refusé de geler les ordres de démolition du village palestinien de Susya près de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, qui compte 340 habitants. Ces villageois ont construit des habitations sur leurs propres terres agricoles après que les autorités israéliennes ont statué que le village se situait sur un site archéologique et procédé à leur éviction des grottes qui leur servaient d'habitats.
En 2013, l'administration militaire israélienne a rejeté un plan local d'urbanisme, qui aurait donné aux résidents la possibilité de construire ou d'agrandir leurs habitations.
"C'est une triste journée lorsque la Cour suprême israélienne accorde une couverture légale à des expulsions forcées comme c'est le cas dans ces deux villages. Le gouvernement israélien devrait laisser les habitants de ces localités rester où ils sont et non pas les forcer à déménager une nouvelle fois", a affirmé Sarah Leah Whitson, une responsable de HRW, dans un communiqué.
Selon cette ONG, environ 80.000 bédouins vivent sous la menace permanente d'une démolition de leurs habitations dans 35 villages du Neguev, qui n'ont pas statut légal pour les autorités israéliennes. En Cisjordanie, les autorités israéliennes ont approuvé moins de 6% des demandes de permis de construire présentées par des Palestiniens entre 2000 et 2012.