​Gad Elmaleh, après la réplique humoristique, l’action juridique

Ben tient à préciser que l’humoriste tient au respect de son droit d'auteur, moins à celui des autres


Mehdi Ouassat
Samedi 23 Février 2019

Accusé de plagiat par CopyComic, l’humoriste maroco-français Gad Elmaleh avait répliqué par l’humour dans une vidéo où il campe l'un de ses personnages préférés : Chouchou. Désormais, place à l’action juridique ou plutôt à la censure. Gad aurait lancé, avec l’aide de ses avocats, des actions contre le compte Twitter de CopyComic. Le motif ? «Atteinte aux droits voisins des droits d'auteur». En clair : en vertu de ces droits, un artiste peut interdire l’utilisation et l’exploitation de ses prestations. Le réseau social s’est exécuté, supprimant les tweets invoqués. «La réclamation concerne précisément les droits voisins, cela veut dire qu'elle ne porte pas directement sur le texte de l'artiste, mais sur la globalité des images utilisées», explique Éloïse Wagner, avocate spécialisée en propriété intellectuelle, à nos confrères de L'Express. 
«Gad Elmaleh utilise ses droits d'auteur pour censurer les vidéos qui présentent ses éventuels plagiats ! Etonnant non ?! Il tient donc beaucoup au respect de son droit d'auteur, moins à celui des autres», a rétorqué Ben, l'animateur du compte Twitter CopyComic. «C'est la première fois qu'un artiste ainsi épinglé fait censurer ces vidéos, souligne le vidéaste qui dénonce depuis plus d’un an sur la toile les pratiques de certains professionnels de l’humour qui empruntent littéralement, parfois au mot près, les sketches des autres. Tomer Sisley, Jamel Debbouze, Matthieu Madénian, Michaël Youn, Rémi Gaillard, mais aussi Michel Leeb, Malik Bentalha ou encore Roland Magdane ont tous ainsi été pris en flagrant délit dans ces montages vidéos qui accolent l’original et la copie.
Les avocats de Gad Elmaleh auraient également demandé à CopyComic de révéler sa véritable identité, dans le cadre de la procédure. «Cette demande est assez surprenante, tant mon identité n’est en rien liée à l’infraction précédente et qu’il est improbable qu’on me condamne pour infraction aux droits d’auteur ici. En quoi connaître mon identité lui serait utile? A part pour une volonté toute personnelle…», écrit Ben qui peut se targuer d'avoir une large partie de l'opinion publique dans son camp. 
En effet, la décision de Gad Elmaleh de bloquer les deux tweets de CopyComic, à un moment où le climat semblait se calmer autour de son nom, ressemble plus à un coup d'épée dans l'eau qu'à une défense argumentée de son travail. «Le travail de CopyComic n'a fait que connaître un regain d'attention avec cette polémique. Désormais, pour Gad Elmaleh, qui prépare une pièce de théâtre, impossible de fuir le sujet», écrit L’Express. Même quand il poste sur Twitter une photo de Karl Lagerfeld pour lui rendre hommage, les critiques et insultes fusent. «Elle n'est pas soumise aux droits d'auteur cette photo ?», lui a ainsi répondu un internaute. 
Rappelons que le 28 janvier dernier, CopyComic publie sur YouTube la première partie de la vidéo où il compare le travail de l'humoriste français avec celui des stars de la scène comme les Américains Jerry Seinfeld, Richard Pryor, ou le Français Dany Boon. A chaque fois, on relève des ressemblances flagrantes. Le 5 février, il publie une autre vidéo pour expliquer une autre forme de plagiat supposé, "les Gaderies" : un système de travail de Gad Elmaleh qui, selon le vidéaste, consisterait à puiser dans l'essence d'autres blagues pour les modifier légèrement.  
On peut citer le sketch de l’hôtesse de l’air qui est le même que celui de Jerry Seinfeld. Quand son « Australopithèque » rentre chez lui ivre et tourne ses clés de voiture dans la serrure de chez lui, la maison démarre. Vingt ans plus tôt, l’Américain Steven Wright jouait exactement la même chose, souligne «Le Parisien». Il y a aussi Mickey reconnaissant Gad Elmaleh à Disneyland alors qu’il s’y trouve avec son fils. L’Américain Dave Chapelle avait joué le même sketch… il y a cinq ans. Est également montrée l’histoire du sapin de Noël « qui n’est pas une tradition juive », ce dont se félicitait l’Américain Elon Gold, imaginant toutes les règles que les rabbins imposeraient, la coupe, le sens de la guirlande, ce qu’on en fait ensuite... Gad les détaille également.







 


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