
Déjà très sollicitée sur les théâtres extérieurs, notamment au Sahel et dans le Golfe, l'armée est mobilisée sur le territoire national français à hauteur de 10.000 hommes dans le cadre de l'opération Sentinelle de protection des sites sensibles à la suite des attentats de Paris et Montrouge, en janvier.
Pour faire face à cette situation, le budget de la défense de 31,4 milliards d'euros voté pour l'année 2015 sera "sanctuarisé" via des "crédits budgétaires sans aucun appel à des ressources extérieures exceptionnelles", a annoncé le président de la République. Cela permettra de mettre fin au bras de fer engagé entre les ministres de la Défense et des Finances sur l'impasse budgétaire de 2,3 milliards d'euros qu'il restait à financer pour 2015. Pour combler ce manque, la Défense proposait d'avoir recours à des sociétés de projet - dont l'idée est d'acheter à l'Etat des matériels militaires pour les relouer ensuite à l'armée -, une option décriée par Bercy pour son coût final.
L'actualisation de la LPM, qui sera présentée le 20 mai en conseil des ministres, prévoira "de dégager 3,8 milliards de crédits supplémentaires" sur les quatre prochaines années (2016-2019).
Dans le détail, 600 millions d'euros supplémentaires seront alloués en 2016, 700 millions d'euros en 2017, 1 milliard en 2018 et 1,5 milliard en 2019, selon l'Elysée.
Outre le volet budgétaire, 18.500 postes sur les 34.000 qui devaient être supprimés sur la période 2014-2019 au sein des forces armées vont être préservés, conformément aux souhaits de l'état-major.
François Hollande avait annoncé en janvier après les attentats qu'il renonçait à supprimer 7.500 postes, puis avait ouvert mi-mars la voie à une adaptation supplémentaire des réductions d'effectifs.
Pour la Défense, les 18.500 postes sauvegardés doivent permettre "d'être en permanence en capacité de déployer sur le territoire national 7.000 soldats" dans le cadre de l'opération Sentinelle, comme le souhaite l'exécutif.