
Une raison de plus pour que les analystes considèrent l'Andalousie comme un laboratoire des alliances possibles après les législatives espagnoles, où là aussi il n'y aurait plus de majorité et où quatre partis, deux anciens et deux nouveaux, domineraient le jeu politique.
Du côté des anciens, le Parti socialiste (PSOE) alterne avec les conservateurs du Parti populaire pour gouverner l'Espagne depuis 1982. Au pouvoir depuis 32 ans en Andalousie, le PSOE est éclaboussé par de nombreux scandales de corruption dans une région touristique qui a connu une promotion immobilière débridée. Il devrait perdre un ou deux sièges par rapport à 2012 dans le scrutin de dimanche, d'après les enquêtes, et être contraint de se chercher un nouveau partenaire après avoir rompu avec les écolo-communistes d'Izquierda Unida et convoqué ces élections anticipées. Le Parti populaire (PP), qui gouverne à Madrid, est en forte perte de vitesse en Andalousie. Plus encore que dans le reste du pays, les électeurs de cette région dévastée par le chômage ne lui pardonnent pas l'austérité qu'il leur a imposée pour sortir l'Espagne de la crise.
Du côté des nouveaux, Podemos, la gauche radicale qui a fait irruption en 2014 en recueillant aux élections européennes 1,2 million de voix des 36 millions d'électeurs. Au niveau national, il est en tête des sondages. En Andalousie, les enquêtes le créditent de la troisième place, avec 15 sièges.
Mais les liens de Podemos avec le socialisme du Venezuela et son alliance affichée avec le parti grec Syriza, rebutent une partie de l'électorat, même s'il aspire au changement.
D'où sans doute le succès de Ciudadanos, qui lui aussi prétend nettoyer la vie politique et promet le changement sans risques inconsidérés. Né en 2005 comme un parti catalan anti-indépendantiste, Ciudadanos s'est réinventé comme un parti national centriste et réformateur. En Andalousie, il arriverait à 10% des voix et 10 sièges.
Dans cette hypothèse, ce sont les socialistes andalous, crédités de plus d'intentions de vote, qui devraient pouvoir choisir leurs alliés et se maintenir au pouvoir. Une perspective qui inquiète Ana Mestre, tête de liste du PP : "Voter Ciudadanos, Podemos ou Izquierda Unida, c'est voter pour le Parti socialiste", a-t-elle déclaré à l'AFP.