
"Les élections permettront de constituer un gouvernement légitime", a déclaré le "Premier ministre" de la "République populaire de Donetsk", Alexandre Zakhartchenko, dont la victoire ne fait guère de doute. De même à Lougansk, autre place-forte des séparatistes et siège de la "République populaire de Lougansk", le "président" Igor Plotnitski devrait être confirmé dans ses fonctions.
Ces deux régions rebelles du Donbass, bassin minier de l'est de l'Ukraine, ont unilatéralement proclamé leur indépendance en avril dernier, ce qui a provoqué un conflit meurtrier avec les forces ukrainiennes qui accusent la Russie d'envoyer des armes et des hommes pour aider les séparatistes.
"Ces élections sont indispensables pour donner davantage de légitimité aux régimes politiques" de Donetsk et de Lougansk, estime l'analyste Konstantine Kalatchev, du Groupe d'expertise politique.
Pour les deux républiques séparatistes, "c'est un nouveau point de départ (...), une voie vers leur reconnaissance, même si ce on ne sait pas très bien qui va les reconnaître", ajoute-t-il.
Le nombre de votants est incertain: sur les quelque cinq millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales ukrainiennes avant le conflit, nombreux sont ceux qui ont quitté la région en raison des combats.
Les autorités séparatistes à Donetsk ont annoncé la possibilité de voter par Internet, le droit de vote à partir de 16 ans et la possibilité de participer au scrutin pour les volontaires étrangers -de nombreux Russes et quelques Européens- venus combattre aux côtés des rebelles. Aucun observateur d'organisations internationales n'est attendu. Seuls quelques députés russes ont annoncé qu'ils viendraient observer la tenue des élections.
Alors que ce processus semble actuellement au point mort, la tenue des élections dans les territoires séparatistes est devenue un point de friction majeur entre Kiev et les Occidentaux d'une part et Moscou et les rebelles d'autre part.