
Mardi, Athènes a reçu le feu vert de la zone euro à l’extension jusqu’à fin juin du programme d’aide qui maintient le pays à flot, en échange d’engagements de réformes.
Au passage, le gouvernement grec sorti des urnes fin janvier et élu sur une promesse de rupture avec l’austérité, a fait un pas vers Bruxelles sur deux gros sujets qui fâchaient, l’abandon des privatisations - celles achevées ne seront pas remises en cause - et le relèvement du salaire minimum, qui n’est plus ni daté ni chiffré. Et Athènes, qui voulait s’affranchir de la tutelle de ses créanciers internationaux, “s’est engagée à travailler en étroite union avec les partenaires européens et les institutions”. “Nous serons clairement sous contrôle” notamment de la Commission européenne pendant les quatre mois à venir, a reconnu une source haut placée au ministère des Finances.
Mais alors que le journal libéral Katherimini, libéral et critique du gouvernement, titrait mercredi sur “le recul”, l’équipe dirigeante faisait le service après-vente à Athènes, s’attachant à expliquer en quoi les propositions faites à Bruxelles collaient parfaitement avec le programme de Syriza, le parti de gauche radicale de M. Tsipras.
Alors qu’à Bruxelles Athènes insiste sur le sérieux de ses engagements, mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis, a salué le fait que l’accord trouvé avec les Européens “consiste en des généralités sur beaucoup de points”. Il estime qu’ainsi, les propositions “laissent du champ” au gouvernement pour mener sa politique.
Ainsi mercredi soir, une source gouvernementale indiquait que la vente de 14 aéroports récemment emportée par une société allemande, et “toutes les privatisations en cours”, seraient “réexaminées”, une formulation plus favorable sans être forcément contradictoire avec la promesse aux créanciers selon laquelle “les procédures d’appels d’offres déjà lancées seront respectées, en accord avec la loi”.
Tout ce qui engendrera un coût sera toutefois soumis à l’étroit contrôle des institutions (Commission européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), dans la mesure où Athènes s’est engagé à ne rien dépenser sans financement équivalent.
Les partenaires d’Athènes, dans un premier temps “relativement détendus” face à la rhétorique utilisée par l’équipe Tsipras en interne, attendent maintenant du concret, ajoute-t-elle, et à cet égard “une communication à double entrée ne sera pas d’une grande utilité”.