
"Il est très probable que Cameron opte pour une courte renégociation, à boucler d'ici la fin 2015, de manière à tenir le référendum en 2016", prédit John Springford, expert au Center for European Center londonien, interrogé par l'AFP. Plus circonspect, Iain Begg, du European Institute convient que le Premier ministre pourrait vouloir profiter de "son capital politique" dans la foulée de sa réélection le 7 mai, et juge "fort possible que Juncker (Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne) fasse vite, pour une fois."
L'idée d'une accélération du calendrier est évoquée par plusieurs médias qui citent des "sources gouvernementales" et soulignent que la City favorable au projet européen est soucieuse de lever les incertitudes préjudiciables aux affaires.
Quoi qu'il en soit, le Premier ministre a entamé tambour battant lundi son offensive en vue d'"améliorer les termes de l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE".
C'est que l'Europe est un sujet toxique chez les conservateurs. Pomme de discorde dans les années 90, sous John Major, il a contribué à reléguer les Tories dans l'opposition pour 13 ans.
Cameron, applaudi en fin de matinée par son groupe parlementaire "le comité 1922", sait que la lune de miel pourrait être de courte durée.
Durant son premier mandat (2010-2015), Cameron a souvent paru céder aux pressions des eurosceptiques de son camp et du parti europhobe Ukip, tout en composant avec ses partenaires au sein de la coalition gouvernementale, les très europhiles libéraux-démocrates.
Dès sa réélection, il a donné des gages aux eurosceptiques en confiant à un proche, Michael Gove, le portefeuille de la Justice. Avec pour mission prioritaire de faire voter "une loi britannique sur les droits de l'Homme" en lieu et place de la Convention européenne des droits de l'Homme qui fait aujourd'hui référence.
Les eurosceptiques, tout en affichant leur souci de dialogue, n'en multiplient pas moins les mises en garde.
Cette antienne est vieille comme l'adhésion du pays à la Communauté économique européenne, la CEE ancêtre de l'UE, en 1973.
Or l'Europe arrivait au septième rang des préoccupations des Britanniques lors des législatives. Et ils sont aujourd'hui majoritairement favorables à un maintien moyennant des aménagements.