
Le chef du Parti conservateur, réélu le 7 mai à la tête du gouvernement, a promis de renégocier les relations entre Londres et l'UE en prévision du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'UE qu'il a promis de tenir en 2017.
Comme ailleurs en Europe, la réduction de l'immigration s'est imposée dans le débat politique britannique. Selon les chiffres officiels publiés jeudi juste avant la prise de parole du Premier ministre, le nombre net de personnes arrivées au Royaume-Uni l'an dernier a atteint 318.000, un niveau inédit depuis 2005, après 209.000 en 2013. Ces migrants, attirés par la forte croissance économique britannique, viennent essentiellement des pays de l'EU.
David Cameron s'est engagé à réduire le nombre net d'immigrés nouvellement arrivés à moins de 100.000 par an.
"Avec beaucoup d'autres, je pense qu'il est juste pour nous de réduire les aides aux personnes qui veulent venir ici. Des modifications aux prestations sociales pour les gens qui veulent venir ici seront une exigence absolue dans ma renégociation", a déclaré le chef du gouvernement conservateur, tout en se disant attaché au principe de la libre circulation des personnes au sein de l'UE.
Il devait ensuite se rendre au sommet du Partenariat oriental qui se tient à Riga en Lettonie, à l’occasion de son premier déplacement à l'étranger depuis sa réélection. Le discours de David Cameron est largement à visée interne, mais le moment choisi a pour but de montrer aux dirigeants des autres pays de l'UE que le thème de l'immigration est très important pour le gouvernement britannique.
Selon les mesures annoncées jeudi, le travail au noir devient un crime. Les rémunérations gagnées illégalement pourront être saisies par les autorités.
Ces annonces n'ont toutefois pas convaincu le parti europhobe UKIP de Nigel Farage qui estime que ce n’est là qu’un écran de fumée pour masquer les très mauvais chiffres de l'immigration. "Dans presque toutes les catégories, migrations nettes, immigration en général, immigration de l'UE, immigration non UE, mariages blancs, étudiants bidon, étrangers dont le visa a expiré : l'échec du gouvernement est catastrophique", lit-on dans un communiqué.
David Cameron veut forcer les migrants en provenance d'autres pays de l'UE à attendre quatre ans avant de pouvoir avoir accès à une série de prestations sociales et veut pouvoir expulser les ressortissants de l'UE sans travail au bout de six mois.
Si la renégociation des relations avec l'UE est achevée plus tôt que prévu, David Cameron a fait savoir qu'il pourrait organiser son référendum avant 2017.
Un certain nombre de pays de l'UE, dont la France, ont exclu de modifier les traités fondateurs pour plaire au Royaume-Uni.