
La conférence économique est organisée sur trois jours à Charm el-Cheikh, station balnéaire de la mer Rouge, au moment où Sissi tente de relancer une économie mise à mal depuis la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.
Aucun contrat d'envergure n'est attendu, et la rencontre revêt surtout une forte tonalité diplomatique, avec la participation, annoncée à la dernière minute, du secrétaire d'Etat américain John Kerry, et celle du chef de la diplomatie britannique Philip Hammond.
Kerry rencontrera M. Sissi, ex-chef de l'armée élu après avoir destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, pour discuter de la situation en Libye et des efforts de la coalition internationale engagée contre le groupe Etat islamique (EI).
Washington, comme d'autres capitales occidentales, dénonce régulièrement la sanglante répression menée par le régime Sissi contre les partisans de Morsi. Mais les Etats-Unis ont dû admettre qu'ils ne pouvaient pas se passer du mieux armé des pays arabes, au moment où l'EI gagne du terrain dans la région.
Les autorités égyptiennes ont annoncé la participation à la conférence de 80 pays et 23 organisations internationales. La conférence doit aussi permettre au président égyptien de projeter l'image d'un pouvoir fort qui a su rétablir la sécurité et la stabilité.
Plus d'une trentaine de projets vont être dévoilés (...) qui, une fois cumulés, représentent plusieurs milliards de dollars d'investissements," a affirmé à l'AFP Richard Attias, co-organisateur de la conférence via sa société de conseil.
Plusieurs responsables ont relativisé leurs attentes vis-à-vis de la conférence. Les autorités vont présenter "les opportunités d'investissements" dans divers domaines, dont l'énergie, les transports, l'industrie, les télécommunications et l'habitat, a-t-elle précisé.
Le président Sissi se prépare à promulguer une loi pour faciliter les investissements, alors que les autorités espèrent atteindre un taux de croissance de 4,3% pour l'année 2015/2016, contre 2% de croissance annuelle durant les quatre années qui ont suivi la révolte de 2011.
Le gouvernement, qui veut faire passer le déficit budgétaire de 12,8% à 10%, va poursuivre les diminutions drastiques des coûteuses subventions qui permettent de vendre à bas prix le carburant et le pain. Avant la chute de Moubarak, elles engloutissaient 25% du budget.