
Les pourparlers de paix sous l'égide de l'Onu devaient initialement débuter dimanche mais avaient été repoussés de vingt-quatre heures. Les délégués des miliciens chiites houthis, absents lundi à Genève, étaient attendus au bord du lac Léman dans les premières heures de mardi. L'avion parti de Sanaa à destination de la Suisse avait été obligé de se poser à Djibouti, l'Egypte lui ayant refusé le survol de son territoire.
Sur le terrain, des avions de la coalition sous commandement saoudien bombardaient lundi des positions rebelles au Yémen, théâtre également de combats, au moment où le chef de l'ONU appelait à un cessez-le-feu à l'ouverture des pourparlers de paix inter-yéménites à Genève. Des raids de la coalition arabe visaient des positions des rebelles houthis dans la ville d'Aden (sud). Dans cette ville, des affrontements opposaient par ailleurs des rebelles à des combattants pro-gouvernementaux. Les Houthis ont tiré des roquettes Katioucha sur le quartier résidentiel d'Al-Mansoura.
Selon des sources médicales, trois membres d'une même famille ont été tués et quatre autres blessés dans cette attaque. Les combats dans d'autres secteurs d'Aden ont fait 20 morts parmi les Houthis et sept parmi les combattants pro-gouvernementaux, selon la "Résistance populaire". Aucun bilan n'a pu être obtenu de source indépendante.
Des avions de la coalition ont par ailleurs lancé des frappes avant l'aube contre des dépôts de missiles contrôlés par la rébellion chiite sur la colline de Fajj Attan qui surplombe la capitale Sanaa, selon des habitants.
D'autres raids ont visé les rebelles dans la province d'Amrane, plus au nord, et dans celles de Hajja et de Saada, près de la frontière saoudienne.
Par ailleurs, des membres d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique ont attaqué une mosquée dirigée par un imam soufi à Moukalla (sud-est) et l'ont abattu, ont rapporté des habitants de cette ville contrôlée depuis avril par le réseau extrémiste.
Aqpa a confirmé mardi la mort de son chef, Nasser Al-Wahishi, dans une attaque de drone américain au Yémen, et annoncé son remplacement par le chef militaire du groupe, Qassem Al-Rimi.
Née de la fusion des organisations yéménite et saoudienne d'Al-Qaïda, Aqpa est considérée par les Etats-Unis comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste. C'est elle qui a revendiqué l'attentat qui a décimé la rédaction du journal satirique français Charlie Hebdo en janvier. Plusieurs de ses membres ont été tués dans des attaques de drones américains ces dernières années.