
Le feu vert délivré lundi alors que Jérusalem est arrivé au "point d'ébullition" constitue "un camouflet pour le secrétaire (d'Etat américain) John Kerry, pour la communauté internationale, pour le peuple palestinien et pour la paix", a réagi dans un communiqué Saëb Erakat, négociateur en chef palestinien et membre du comité exécutif de l'OLP.
Le ministère israélien de l'Intérieur a donné lundi son feu vert à la construction de 500 logements à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée par Israël. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait donné une semaine plus tôt pour instruction d'accélérer ce projet et un autre. Cette consigne avait provoqué une vive réprobation palestinienne et internationale. Mais Israël est passé outre aux critiques ainsi qu'aux tensions auxquelles est en proie Jérusalem-Est.
M. Erakat a souligné que l'annonce israélienne avait coïncidé avec sa rencontre lundi avec M. Kerry. Elle démontre à nouveau qu'Israël "fait le choix de la colonisation plutôt que des négociations".
"La communauté internationale doit se rendre compte que les communiqués ne stopperont pas les colonies israéliennes", selon lui.
"Pour sauver la solution à deux Etats (israélien et palestinien coexistant), nous appelons de manière urgente tous les pays à reconnaître diplomatiquement l'Etat de Palestine sur les frontières (d'avant) 1967. Nous pressons la communauté internationale, y compris l'administration américaine, de soutenir notre initiative pour une résolution du Conseil de sécurité qui fixerait une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne", a ajouté M Erakat.
Les Palestiniens cherchent actuellement à rallier le nombre de pays suffisants au Conseil de sécurité pour soumettre un tel projet de résolution. Les Américains les ont déjà prévenus qu'ils y opposeraient leur veto.
Par ailleurs, vingt-trois Palestiniens ont été arrêtés depuis dimanche soir par la police israélienne à Jérusalem-Est en proie depuis une dizaine de jours à des heurts ininterrompus, a indiqué lundi une association de défense des prisonniers palestiniens. Ces arrestations ont eu lieu jusque dans la journée de lundi dans les quartiers les plus touchés par les affrontements dans la partie palestinienne occupée et annexée par Israël, notamment la Vieille Ville, Issawiya, Chouafat et Wadi Joz, selon le Club des prisonniers qui défend les intérêts des détenus palestiniens en Israël.
Des affrontements ont opposé, comme chaque nuit depuis le 22 octobre, jeunes palestiniens jetant des pierres et policiers israéliens répondant par des tirs de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc à Jérusalem-Est.