
Dans ce marché, d’armes et de trafic de toutes sortes et de tous calibres, à ciel ouvert et à tous les paumés de la région, que même l’EI et Al Qaïda s’y retrouvent pleinement, en désarmer les antagonistes qui se disputent tous les points stratégiques et névralgiques est du domaine de l’improbable.
Sur ce riche sable, deux Parlements et deux gouvernements chacun en son coin règnent sur le pétrole, et les tribus qu’il peut, en s’y guerroyant bien sûr.
La balkanisation en devient du coup aussi plausible que les deux blocs qui, à chacun sa capitale se disputent le pouvoir. D’une part, à l’Est et autres ramifications, le gouvernement plus ou moins légitime (15% des urnes) d’Al Beida ou de Tobrouk c’est tout comme, fort d’une armée soi-disant nationale sous les ordres du général Haftar, ses officiers, les milices lui ayant fait allégeance dont les redoutables Zentan, et des tribus aux chefs se voulant fidèles à ce nouvel ordre. Ces derniers s’étant ralliés de peur d’en céder leur autorité aux islamistes et djihadistes d’en face qui à l’Ouest et aussi, avec des ramifications, se sont alliés aux milices de Misurata pour une tout autre cause et une autre autorité, celle du gouvernement proclamé de Tripoli.
Comme en Afghanistan, Irak, et autres, une fois encore, constatons la désolation laissée après l’intervention des grandes puissances occidentales sur le terrain et ce, au nom du devoir d'ingérence pour des enjeux géopolitiques et géostratégiques peu ou pas évidents.