
Les soldats nigérians se sont enfuis avec une partie de la population pour trouver refuge au Niger, a affirmé Maina Ma'aji Lawan, qui représente au Sénat du Nigeria l'Etat de Borno, épicentre de l'insurrection de Boko Haram.
"Il n'y a plus un seul homme à Damasak. Boko Haram contrôle la ville, parce que tous les hommes et les soldats ont fui", a déclaré le sénateur à l'AFP, interrogé par téléphone depuis Abuja.
"D'après les informations que nous avons, les terroristes de Boko Haram ont établi leur pouvoir à Damasak. Ils ont capturé la ville", a confirmé une source sécuritaire à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno.
Le groupe islamiste s'est emparé depuis le printemps 2014 d'une vingtaine de villes dans les trois Etats de Borno, d'Adamawa et de Yobe, et affirme avoir instauré un "califat islamique" dans les zones sous son contrôle.
Selon un responsable municipal de Damasak, Usman Kalil, les islamistes ont "détruit le marché, l'hôpital et les bureaux de la municipalité" et hissé leur drapeau sur la ville.
"Ils ont tué beaucoup de gens, mais je ne sais pas combien. Les femmes et les enfants (qui sont restés dans la ville) sont sous leur contrôle", a-t-il ajouté.
Un autre responsable municipal, Mohammed Damasak, avait déclaré lundi que de nombreux marchands étaient morts lors de l'attaque du marché, sans pouvoir donner de bilan précis.
Le sénateur Lawan a dit redouter que Damasak subisse le même sort que Malam Fatori, une ville proche capturée par Boko Haram début novembre.
"L'armée nous avait assuré qu'elle allait reprendre la ville. Mais celle-ci est toujours entre les mains des insurgés et pas un seul soldat n'a été déployé pour les combattre. Nous craignons qu'il en aille de même pour Damasak", a-t-il déclaré.
Lundi, le Sultan de Sokoto, chef des musulmans du Nigeria, a accusé l'armée de fuir lâchement face aux attaques des combattants de Boko Haram dans tout le nord-est du pays.
Plus de 13.000 personnes ont été tuées depuis le début de l'insurrection de Boko Haram en 2009, et près de 1,5 million d'habitants ont été déplacés par les violences.