
Samedi à l'aube, Boko Haram a mené sur un camp militaire nigérien du lac Tchad une attaque parmi les plus meurtrières infligées à la coalition active depuis quatre mois et composée du Tchad, du Niger, du Nigeria, du Cameroun et du Bénin. Deux jours après le raid, les bilans différaient selon les sources mais toutes évoquaient avec certitude plusieurs dizaines de morts.
L'armée nigérienne "a perdu 48 soldats et 36 sont portés disparus", a ainsi déclaré une source sécuritaire tchadienne. Un élu du sud-est du Niger, région frontalière avec le Nigeria où l'assaut s'est produit, a lui fait état de "80 soldats tués" et une trentaine de disparus, tandis qu'une source proche de l'armée nigérienne mentionnait 100 morts et 17 disparus.
Le 10 avril, le Tchad avait déjà fait état de 71 soldats tombés au total dans la lutte contre les islamistes. Ce bilan était début avril de 26 morts parmi les militaires nigériens, selon le chef d'état-major nigérien.
Karamga, attaquée samedi à l'aube par des islamistes de Boko Haram, a depuis lors été reprise par l'armée nigérienne.
Aucune attaque importante n'avait été recensée depuis plus d'un mois au Niger. "Les risques de survenance d'attentats sont même très réduits du fait de l'élimination de tous les acteurs potentiels", avait assuré mi-mars à l'AFP Mohamed Bazoum, un proche du président nigérien Mahamadou Issoufou.
La veille, c'est dans le nord-est du Nigeria que des combattants présumés de Boko Haram, déguisés en soldats, avaient abattu 21 déplacés qui tentaient de regagner leur village dans le nord-est du Nigeria pour y chercher à manger.
L'Etat de Yobe et les Etats voisins de Borno et Adamawa ont été le théâtre de très nombreuses attaques de Boko Haram, ces six dernières années. Au total, l'insurrection islamiste et sa répression par l'armée nigériane ont fait plus de 15.000 morts depuis 2009, selon l'ONU. Plus d'1,5 million de personnes ont aussi été obligées de fuir leur domicile.
Depuis février, l'armée nigériane a déclaré avoir repris la plupart des localités qui étaient tombées aux mains des islamistes, encourageant les déplacés à rentrer chez eux.