
Les assaillants s'en sont d'abord pris à la ville de Bajoga, dans l'Etat de Gombe, dont ils ont été chassés par l'armée, avant de se retourner contre la ville d'Ashaka, non loin, où ils ont attaqué l'usine du cimentier français Lafarge, déjà pillée le 4 novembre.
Les attaques de jeudi, lors desquelles des banques ont été pillées, de nombreux véhicules et des médicaments volés, ressemblent à un raid "de ravitaillement" du groupe islamiste.
Si aucune victime n'est à déplorer au sein de l'usine, on ignore pour l'instant le bilan des attaques menées par les insurgés islamistes contre les villes de Bajoga et Ashaka, où des affrontements les ont opposés à l'armée.
Ce nouveau raid fait suite à une double attaque meurtrière lancée lundi sur les capitales régionales de Maiduguri et Damaturu, également dans le Nord-Est, épicentre de l'insurrection islamiste.
Jeudi, des dizaines d'hommes armés, en treillis, sont entrés dans Bajoga à bord d'un convoi de 20 véhicules vers 07h00 du matin (06h00 GMT).
Les assaillants, qui scandaient "Allahu Akbar" (Dieu est grand) se sont mis à tirer dans tous les sens et à brûler un commissariat de police, avant d'engager une bataille avec les forces de l'ordre qui a duré trois heures, selon des habitants.
"Ils ont attaqué deux banques et mis le feu aux sièges des partis politiques, ainsi qu'à une partie des locaux de l'administration", a déclaré Babani Ashiru, un témoin.
Sani Dankani, un autre habitant, a dit avoir fui dans la brousse après avoir entendu les coups de feu et les explosions.
"De là où je me trouve, je peux voir des nuages de fumée noire émanant de plusieurs quartiers de la ville", a-t-il déclaré à l'AFP en milieu de journée.
Des renforts de troupes ont été envoyés de Gombe, capitale de l'Etat éponyme, située à une soixantaine de km de là, et un avion a bombardé les insurgés, les forçant à quitter Bajoga, selon Sa'adu Baralabe, un enseignant de la ville.
Les islamistes présumés se sont alors dirigés vers Ashaka, à cinq kilomètres de là, faisant sauter un pont, sur la route, pour bloquer les renforts, ont raconté Babani Ashiru et Sani Dankani, deux habitants de Bajoga.
Dans la ville d'Ashaka, où les assaillants sont entrés en tirant dans tous les sens, il y a eu de brefs échanges de tirs avec l'armée, mais les soldats ont rapidement battu en retraite, selon les témoins.
Puis les insurgés "se sont dirigés vers l'usine de ciment", a déclaré à l'AFP Samail Adnan, un habitant.
L'usine Lafarge d'Ashaka, qui date de 1974, est la plus grande cimenterie du nord du Nigeria. Elle emploie environ 500 personnes, parmi lesquels des expatriés, dont on ignore le nombre.