
Ces chiffres "sont plus élevés que ceux qui constituaient ma fourchette haute", a ajouté le responsable socialiste, qui ne cachait pas sa profonde satisfaction.
Quant au score obtenu par le texte défendu par l'aile gauche du parti et les "frondeurs" socialistes, la motion B, il n'atteignait pas "les 30%", selon ces résultats partiels, a ajouté Christophe Borgel. La sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann, qui défendait cette motion B, avait convenu elle-même un peu plus tôt devant des journalistes d'un tel score.
Karine Berger, secrétaire nationale du PS à l'économie et première signataire de la motion D, avec un score de 8 à 10%, se qualifiait de "troisième force" du parti. La motion C enfin, défendue par Florence Augier et qui prônait la défense des "militants de terrain", aurait recueilli de son côté entre 2 et 3%.
Ce vote sans équivoque des militants socialistes pour la motion de Jean-Christophe Cambadélis ne peut que conforter l'exécutif, qui a eu fort à faire pour maîtriser les soubresauts de sa majorité à l'Assemblée, se trouvant même contraint à recourir au 49-3 pour faire adopter la loi Macron. Même si les chiffres définitifs ne devaient être connus que vendredi après-midi, ces résultats partiels semblaient confirmer une victoire personnelle de Jean-Christophe Cambadélis.
La satisfaction était donc palpable au siège du PS, en particulier concernant le taux de participation, car beaucoup craignaient une désaffection des militants socialistes, souvent présentés comme perplexes ou désorientés par la politique du gouvernement. Jean-Christophe Cambadélis se soumettra jeudi prochain au vote des militants, en tant que premier signataire de sa motion, face à Christian Paul, le premier signataire de la motion B, censée donc arriver en deuxième position. Le vainqueur de ce scrutin prendra les rênes du PS. L'actuel patron du PS espère bien être adoubé cette fois-ci par les militants, lui qui n'avait été nommé à sa tête que par le conseil national ou "parlement" du parti à la suite de l'exfiltration de son prédécesseur Harlem Désir vers le gouvernement, au printemps 2014.
En vue du congrès qui se tiendra à Poitiers du 5 au 7 juin, la motion du premier secrétaire bénéficiait du soutien de la quasi-totalité des ministres et du Premier d'entre eux, Manuel Valls, ainsi que de Martine Aubry, l'ancien numéro un du parti, qui fut pourtant souvent critique du gouvernement depuis 2012.