
Disant parler au nom d'"Adnan Abou Walid Sahraoui, émir d'Al-Mourabitoune", l'auteur de cet enregistrement en arabe "appelle le gouvernement roumain à accorder une attention sérieuse aux négociations au sujet de la libération de l'otage détenu par le groupe".
Le Roumain, officier de sécurité dans une mine de manganèse de Tambao, dans le nord du Burkina Faso, près de la frontière avec le Niger et le Mali, avait été enlevé le 4 avril par des hommes armés portant des turbans, un rapt qui n'avait fait jusqu'à présent l'objet d'aucune revendication jugée crédible.
Le ministère des Affaires étrangères roumain a indiqué mardi dans un communiqué que la cellule de crise mise en place depuis l'enlèvement de son ressortissant allait "vérifier d'urgence la véracité des informations présentées dans la presse, y compris celle du message audio". L'enregistrement diffusé par Al-Akhbar, qui relaye régulièrement les revendications jihadistes, se conclut par une réitération de l'acte d'allégeance au groupe Etat islamique, proclamé la semaine dernière au nom d'Al-Mourabitoune par Adnan Abou Walid Sahraoui et aussitôt démenti dans un communiqué attribué à Mokhtar Belmokhtar.
"Le groupe dément son appartenance à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et tout lien organisationnel avec les frères de ce groupe, depuis sa fondation jusqu'à ce jour", assure-t-il.
Cette revendication apparaît donc comme un nouvel épisode de la lutte d'influence au sein d'Al-Mourabitoune, né en 2013 de la fusion du groupe de Mokhtar Belmokhtar et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), une des formations jihadistes du nord du Mali visées par l'opération française Serval, lancée en janvier 2013.
Signe de l'ascension d'Adnan Abou Walid Sahraoui dans la hiérarchie du groupe, dans le communiqué qui lui est attribué, Mokhtar Belmokhtar jugeait l'acte d'allégeance à l'EI et "à Abou Baqr al-Baghdadi" nul et non avenu et réaffirmait la fidélité d'Al-Mourabitoune au chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri.
Adnan Abou Walid Sahraoui s'est plusieurs fois exprimé au nom du Mujao mais aussi d'Al-Mourabitoune, notamment pour revendiquer des enlèvements, attaques ou attentats suicide dans le nord du Mali.