
Ce nouveau naufrage, après celui du week-end qui aurait fait quelque 400 victimes, porte à près de 950, si ces faits sont confirmés, le nombre de morts en Méditerranée depuis le début de l'année.
Quinze hommes, des musulmans sénégalais, maliens et ivoiriens, ont été arrêtés à leur arrivée à Palerme en Sicile, sur la foi de témoignages, a annoncé jeudi la police italienne.
Le motif de la colère des agresseurs, a-t-on précisé, "serait la profession de la foi chrétienne par les victimes, au contraire de la foi musulmane professée par les agresseurs. Les menaces se seraient ensuite concrétisées et douze personnes, toutes nigérianes et ghanéennes, auraient succombé dans les eaux de la Méditerranée".
Dans un autre épisode tout aussi dramatique, quatre migrants, tous Africains, ont raconté à leur arrivée à Trapani en Sicile être les seuls survivants du naufrage de leur embarcation, qui transportait au total quelque 45 personnes.
Selon leur récit au personnel humanitaire qui les a accueillis, leur vieux canot pneumatique s'est rapidement dégonflé et a coulé.
Ces drames n'en découragent pas pour autant les migrants, qui restent des centaines à tenter chaque jour de gagner l'Europe depuis les côtes de la Libye, à la faveur du chaos régnant dans ce pays depuis des mois.
Quelque 1.200 d'entre eux ont encore débarqué jeudi en Italie, où de plus en plus de municipalités ont du mal à gérer l'afflux de naufragés. Jeudi, près de 600 personnes sont arrivées à Trapani en Sicile, après avoir été récupérées en mer par les garde-côtes et la marine italienne. Quelque 600 autres ont débarqué dans l'après-midi à Augusta, également en Sicile.
Sur le terrain, les responsables locaux avouent parfois leur découragement. Giovanni Muraca, responsable municipal de Reggio de Calabre, en face de la Sicile, reconnaît ainsi devant l'AFP que cette ville en pleine crise économique "a du mal" à relever le défi des migrants.
Plusieurs organisations internationales et humanitaires ont sommé l'Europe de réagir et d'en faire plus pour éviter de nouveaux drames.
Les Nations unies, dans un communiqué publié jeudi à Genève par le Comité pour les droits des travailleurs migrants, ont ainsi réclamé de l'Union européenne qu'elle adopte "une nouvelle approche vis-à-vis de l'immigration".