
Selon les responsables, qui ont requis l'anonymat, on ignore, pour l'instant, combien d'habitants du village de Gumsuri ont été enlevés lors de l'assaut qui s'est déroulé dimanche. Mais ce nombre pourrait dépasser la centaine et comprend des femmes et des enfants.
"Après avoir tué nos jeunes, les insurgés ont emmené nos femmes et nos filles", a dit un habitant, Mukhtar Buba, qui a fui Gumsuri pour se réfugier dans la capitale de l'Etat de Borno, Maiduguri.
Les informations sur cette attaque ont mis quatre jours à émerger, à cause notamment de l'absence quasi-totale de réseau de téléphonie mobile et des routes en mauvais état dans cette région, située à environ 70 km au sud de Maiduguri, fief historique de Boko Haram qui poursuit depuis cinq ans une insurrection meurtrière.
Gumsuri se trouve sur la route qui mène à Chibok, la ville où le groupe a enlevé plus de 200 lycéennes en avril dernier.
Selon un des responsables locaux, le village bénéficie de la protection d'une milice privée anti-islamiste relativement efficace, mais celle-ci a été dépassée par l'attaque de dimanche.
"Depuis un an, les insurgés ont tenté plusieurs fois d'attaquer Gumsuri mais les jeunes du village leur ont résisté", a-t-il déclaré à l'AFP.
Malgré leurs faibles moyens logistiques, les Civilian JTF, ces jeunes réunis au sein de milices pour combattre les islamistes, semblent s'être substitués à l'armée dans plusieurs zones du nord-est, où les attaques de Boko Haram sont quasi-quotidiennes.
Par ailleurs, l'armée camerounaise a affirmé avoir tué 116 islamistes nigérians lors d'une attaque menée par Boko Haram contre une de ses bases militaires dans l'Extrême-Nord du Cameroun, selon un communiqué reçu jeudi par l'AFP.
Mercredi, les soldats camerounais positionnés à Amchidé, à la frontière avec le Nigeria, ont "riposté" à une attaque de Boko Haram, tuant "116 islamistes", a déclaré le ministère de la Défense, qui a également fait état d'un mort côté camerounais.