
L'attaque a été perpétrée lundi sur une route montagneuse proche de la station balnéaire de Puerto Vallarta et menant à Guadalajara, deuxième ville du Mexique, par des hommes armés ayant ouvert le feu sur un convoi de véhicules de la police de l'Etat du Jalisco.
Le responsable de la sécurité de cet Etat, Francisco Alejandro Solorio, a indiqué à la presse qu'on avait aussi dénombré cinq policiers blessés, actuellement dans "un état stable", a souligné l’AFP.
Les autorités ont trouvé des preuves que cette agression avait été préparée avec soin depuis 24 à 48 heures dans une zone isolée, proche de la municipalité de San Sebastián del Oeste. Il n'a pour l'instant été rapporté aucune victime du côté des agresseurs.
"Le passage des véhicules a été bloqué. Ils ont commencé par arroser les véhicules avec de l'essence avant d'y mettre le feu, et quand les collègues ont tenté de répondre à l'agression, ils ont été attaqués par un nombre élevé de personnes", a raconté M. Solorio.
Selon les autorités, il s'agirait d'une vengeance d'un groupe criminel après l'arrestation de suspects pour une agression manquée contre M. Solorio le 30 mars.
"Ces attaques sont une réaction du crime organisé après une attaque contre moi", a dit M. Solorio.
Il n'a pas précisé quel groupe était responsable de l'attaque, qui a donné lieu à quatre arrestations, mais une source officielle a indiqué à l'AFP qu'il pourrait s'agir du cartel local Jalisco Nouvelle Génération. Selon Raul Benitez Manaut, expert en sécurité de l'Université nationale autonome du Mexique (Unam), ce cartel "possède des unités très bien préparées et coordonnées".
"Ils disposent probablement d'anciens militaires pour organiser les cellules de combattants criminels".
Cela fait plusieurs semaines que le groupe de narcotrafiquants affronte les forces de sécurité.
La tentative d'assassinat de Solorio était elle-même une riposte à une opération de police le 23 mars dans la ville de Zacoalco de Torres, lors de laquelle trois suspects avaient été tués, parmi lesquels Heriberto Acevedo, alias "El Gringo", l'un des dirigeants du cartel.
Quatre jours auparavant, le 19 mars, une autre embuscade d'hommes armés contre un convoi de police près d'Ocotlan avait fait 11 morts, cinq membres de la gendarmerie, trois agresseurs supposés et trois personnes étrangères à l'affrontement.
Le cartel de Jalisco est apparu en 2010 après la mort d'Ignacio Coronel Villareal, alias "Nacho Coronel", qui était alors le chef dans l'Etat du Jalisco du cartel de Sinaloa, le plus puissant du Mexique.
Les criminels se sont déjà attaqués à plusieurs reprises aux autorités dans l'Etat de Jalisco l'an dernier.
Le Jalisco, un Etat de plus de sept millions d'habitants doté de côtes sur le Pacifique, a été inclu l'an dernier par le gouvernement dans la liste des Etats prioritaires pour sa stratégie de sécurité avec le Michoacan (ouest), le Guerrero (sud) et le Tamaulipas (nord-est).
Plus de 80.000 personnes ont été tuées et 20.000 sont portées disparues depuis le lancement d'une guerre contre les trafiquants de drogue en 2006 par l'ex-président Felipe Calderon.