“Missa” : L'absurde dévoilé



​“365 jours” Un film entre succès et polémique


Jeudi 13 Août 2020

Depuis sa mise en ligne sur Netflix en juin dernier, le film polonais 365 jours (ou 365 DNI en version originale) n'en finit plus de diviser les réseaux sociaux. Adapté d'un best-seller local, le long-métrage raconte comment une jeune femme se retrouve séquestrée par un chef mafieux sicilien qui lui laisse un an pour tomber amoureuse de lui. Si certains spectateurs ont été émoustillés par le caractère sexy de ce 50 nuances de Grey polonais, d'autres ont été révoltés par l'aspect immoral du récit et surtout par la façon dont le film donnerait un aspect romantique à des actes aussi abjectes que le kidnapping et les abus sexuels, rapportent nos confrères de Télé-Loisirs. Une scène de viol a particulièrement choqué les spectateurs dont la chanteuse Duffy, elle-même victime de violences sexuelles et de séquestration, qui a demandé que Netflix retire le film de sa plateforme : "365 DNI rend glamour la réalité brutale du trafic sexuel, des enlèvements et des viols. Cela ne devrait pas être une idée de divertissement de qui que ce soit, ni être décrit comme tel, ou commercialisé de cette manière."
Jusqu'à présent, les auteurs du film ont décidé de garder le silence face à la gronde des réseaux sociaux. C'est finalement l'acteur principal, Michele Morrone, qui a réagi le premier. Interviewé par le site américain E Online, le comédien italien a d'abord voulu calmer le jeu en rappelant qu'il s'agit d'une oeuvre de fiction : "Quand des spectateurs regardent un film, je pense qu’ils savent que ce qu’ils voient à l’écran n’est pas toujours réel, mais que mon travail en tant qu’acteur est de le rendre réel, de les faire se connecter à Massimo même si c'est un patron de la mafia." Le jeune homme de 29 ans compte ainsi sur les spectateurs pour ne pas prendre trop au sérieux cette histoire (certaines jeunes femmes lui auraient envoyé des demandes de kidnapping via les réseaux sociaux) : "Je fais confiance au public pour comprendre que ce film est un fantasme. Parfois, on regarde des films et on se range du côté du mauvais garçon, mais tout en sachant toujours que c’est un mauvais gars qui fait de mauvaises choses, et, bien sûr, que ce comportement est complètement inacceptable dans la vie réelle."
Michele Morrone assure qu'il comprend la controverse créée par 365 jours et que le film ne cherche pas à "minimiser la réalité de la violence sexuelle dans le monde". Toutefois, il espère que le succès du long-métrage puisse faire réfléchir le public sur le sujet : "Je ne veux pas que les gens pensent que ce comportement est correct. Il ne l’est pas. Je pense c'est une bonne chose que le film amène les gens à parler de ces questions, afin que nous puissions les sensibiliser davantage à notre société." Pour conclure, l'acteur met en garde contre la censure réclamée par certains détracteurs du film : "Je pense que nous devons toutefois faire attention à ne pas limiter la création artistique. Je ne dirais pas qu'il faudrait interdire à un film de fiction comme celui-ci d'exister, parce qu’alors, qu’en est-il des films sur la guerre, les crimes, les meurtres et sur la mafia ?"


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