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L'univers de Zabor représente, à lui seul, tous les marginaux de la société. Fils abandonné d'un boucher fortuné et respecté, né d'un premier mariage, il est élevé par sa tante Hadjer, "vieille fille" en quête d'alibi masculin pour vivre pleinement, et son grand-père malade et muet, qui n'est plus qu'un fantôme errant n'ayant plus d'histoire à raconter.
Ecrite à la première personne, cette fiction qui se déroule dans l'Algérie de la fin des années 70, retrace l'enfance de Zabor, son passage sur les bancs de l'école et les nattes de l'école coranique, sa découverte de l'univers des marabouts et de l'écriture, son exploration des langues et surtout son rapport à la vie et à la mort, jusqu'à la révélation de son don.
Son don de maintenir en vie plusieurs personnes centenaires du village est mis à rude épreuve, pour la première fois, quand Zabor est appelé, comme ultime tentative après "celles échouées des médecins et des récitateurs du livre sacré", pour "conjurer" la mort qui rode autour de son propre père. Cette épreuve concrétise également la mort du patriarche qui se veut souvent "libératrice" pour sa descendance. "Zabor ou les psaumes" est également un alibi pour traiter de la place de la femme dans la société (algérienne) à travers la vie de sa tante Hadjer, et celui de sa voisine Djamila, jeune mère répudiée qui "s'immole lentement et devient le centre de vigilances qui la dépècent". En même temps, le récit célèbre l'écriture, la calligraphie et les symboles, décortique les mécanismes de l'écriture et ses rituels, et repousse avec beaucoup de finesse les limites des langues qui "parfois ne suffisent pas à tout exprimer".