“Yomeddine”, la tendre odyssée d’un lépreux qui charme Cannes

Samedi 12 Mai 2018

Tourner un film à petit budget sur un lépreux et un orphelin, en Egypte, avec des acteurs amateurs ne sachant ni lire, ni écrire... Autant de défis patiemment relevés par A.B. Shawky pour “Yomeddine”, son tout premier film, en compétition au Festival de Cannes. Présenté mercredi soir, le long métrage a été longuement ovationné, même si certains l’ont jugé un peu trop naïf. Aucun des acteurs n’a pu faire le déplacement en raison de soucis administratifs.
“Le plus dur fut qu’il s’agissait de mon premier film. Je n’avais rien à apporter aux financiers et j’avais aussi des acteurs non-professionnels dont une personne lépreuse. Tout cela était difficile à surmonter en particulier dans un pays qui ne facilite pas la tâche aux films à très petit budget”, a confié Shawky, 32 ans, le plus jeune réalisateur en lice cette année pour la Palme d’or.
Son “road movie” sur les routes d’Egypte suit les traces de Beshay, un lépreux guéri mais toujours ostracisé, et d’un gamin orphelin, surnommé Obama. Deux rôles tenus par Rady Gamal, lépreux dans la vraie vie, et Ahmed Abdelhafiz. A la mort de sa femme, Beshay part à la recherche de sa famille, avec une carriole et un âne. Obama se joint à ce voyage improvisé. Sur la route, ils vont expérimenter la faim, la solitude mais aussi rencontrer des Egyptiens aussi en marge qu’eux, dont un cul-de-jatte au grand coeur.
Ode aux déclassés et “feel good movie”, “Yomeddine” (“jugement dernier” en arabe) n’ambitionne pas d’être un film politique et évoque simultanément “Une histoire vraie”, “road movie” de David Lynch, et “Elephant Man” du même réalisateur, référence assumée lors d’une scène où Beshay crie son besoin d’être enfin vu comme un humain, et non un animal.
“On s’attend souvent à ce que les films du Moyen-Orient soient imprégnés de politique et de religion”, a souligné A.B Shawky, mais “on voulait montrer le mieux possible des gens qui essaient de s’en sortir.” “Yomeddine” entend également montrer “une autre face de l’Egypte”, avec un personnage principal chrétien dans un pays à majorité musulmane, et un autre nubien.


Lu 998 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Chronique | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile | TVLibe



Inscription à la newsletter




LES + LUS DE LA SEMAINE