Le chef de l’Etat «a fait échouer l’initiative des pays du Golfe en refusant de signer» l’accord mercredi soir, a déclaré à l’AFP Yassine Saïd Nooman, président du Forum commun, coalition des partis de l’opposition parlementaire.
Un médiateur dépêché par les monarchies du Golfe, Abdellatif Zayani, a quitté mercredi soir Sanaa sans avoir obtenu la signature de ce plan pour une transition du pouvoir, malgré une intervention des Etats-Unis auprès du président Saleh.
Selon un responsable du Forum commun qui a requis l’anonymat, M. Saleh a posé une série de conditions rédhibitoires pour apposer sa signature, alors que l’un de ses conseillers, Ahmad al-Soufi, avait affirmé que l’accord serait signé mercredi soir.
«Il semble que le président est prêt à avoir recours à tous les moyens pour se maintenir au pouvoir», a estimé M. Nooman, exprimant sa crainte d’une escalade de la violence.
Il a assuré que les protestataires qui réclament depuis fin janvier le départ de M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, «vont intensifier leur révolte populaire mais sont déterminés à en préserver le caractère pacifique».
Le plan des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) prévoyait la formation par l’opposition d’un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard du président en échange de l’immunité pour le chef de l’Etat et ses proches, puis une élection présidentielle dans les 60 jours.
Selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources médicales et de sécurité, 180 personnes ont été tuées depuis fin janvier dans la répression des manifestations appelant au départ de M. Saleh.
De crainte de nouvelles violences, les jeunes contestataires ont agrandi l’hôpital de campagne installé sur la place et appelé de nouveaux médecins à se porter volontaires pour traiter les blessés pendant les manifestations, selon le correspondant de l’AFP.
La Maison Blanche a, par ailleurs, exhorté mercredi le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, à signer un accord avec l’opposition sur un plan de sortie de crise proposé par les monarchies du Golfe et destiné à engager une transition du pouvoir dans ce pays.
Le principal conseiller du président Barack Obama pour l’antiterrorisme, John Brennan, a fait passer ce message à M. Saleh lors d’une conversation téléphonique mercredi matin, a indiqué la présidence américaine dans un communiqué.
M. Brennan «a pressé M. Saleh de signer et d’appliquer l’accord proposé par le Conseil de coopération du Golfe pour que le Yémen puisse immédiatement progresser vers une transition politique», selon la même source.