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«Il y a un consensus sur le rejet de cette initiative», a déclaré à l'AFP un des chefs des manifestants qui campent place de l'Université à Sanaa, Abdel Malik Al-Youssoufi.
Les protestataires qui insistent sur un départ immédiat du chef de l'Etat ont manifesté tard dans la nuit place de l'Université pour signifier leur rejet du plan du CCG, a indiqué M. Youssoufi.
Ahmed al-Wafi, un autre leader de la contestation à Taëz, deuxième ville du pays, dans le sud-ouest, et l'un des principaux foyers des manifestations, a affirmé que «les jeunes n'accepteront qu'un départ immédiat de Saleh et ne sont concernés par aucune négociation».
Le parti présidentiel au Yémen a accepté samedi le plan de sortie de crise présenté par les monarchies du Golfe prévoyant un départ d'ici quelques semaines du président Ali Abdallah Saleh.
L'opposition parlementaire, le Front commun, avait également accepté dans la journée ce plan du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à l'exception d'un point prévoyant la formation d'un gouvernement d'union nationale avec la participation de M. Saleh.
La Maison Blanche a aussitôt salué le plan proposé et pressé toutes les parties de mettre en œuvre «rapidement» la transition politique. «Nous applaudissons les annonces par le gouvernement yéménite et l'opposition qu'ils acceptent l'initiative du CCG pour sortir de la crise politique pacifiquement et de manière ordonnée», a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche Jay Carney dans un communiqué.
«Le Congrès populaire général (CPG, au pouvoir) et ses alliés ont accepté l'initiative du Conseil de coopération du Golfe (CCG) dans son intégralité», a déclaré à l'AFP Soltane al-Barakani, secrétaire général adjoint du CPG et chef du bloc parlementaire de ce parti.
Pour sortir de la crise, le CCG a proposé la formation d'un gouvernement d'union nationale, puis un transfert des prérogatives par le chef de l'Etat au vice-président et un arrêt des manifestations.
Le président devrait ensuite présenter sa démission dans les 30 jours, et une élection présidentielle aurait lieu 60 jours plus tard.
Vendredi, M. Saleh, dont le mandat court jusqu'en 2013, avait affirmé qu'il accueillait favorablement ce plan, mais répété qu'il ne cèderait le pouvoir que dans le cadre d'un processus ordonné et constitutionnel.
Les Etats-Unis, qui ont été impliqués en même temps que des pays européens dans les tractations en vue d'un règlement de la crise, avait pressé M. Saleh, leur allié dans la lutte antiterroriste, d'entamer «immédiatement» la transition politique. «Toutes les parties doivent vraiment participer, y compris les jeunes, dans un processus transparent qui réponde aux préoccupations légitimes du peuple yéménite, leurs aspirations politiques et économiques et leurs appels à traîner en justice rapidement ceux qui répriment les manifestations par la violence», avait assuré Mark Toner, un porte-parole du département d'Etat américain.
«L'initiative est positive et nous l'acceptons, à l'exception de la formation d'un gouvernement d'union nationale car nous refusons de servir sous l'autorité d'Ali Abdallah Saleh et de prêter serment devant lui», avait déclaré à l'AFP le porte-parole de l'opposition, Mohammad Qahtane, avant l'annonce de l'acceptation du plan par le CPG.
Il avait exhorté M. Saleh à accepter de céder le pouvoir dans un «délai de 30 jours», comme le prévoit le plan des monarchies du CCG, précisant que l'opposition était prête à former un cabinet d'union nationale avec le vice-président auquel M. Saleh aurait transféré ses prérogatives.