
Boko Haram excelle dans l’art de la guérilla et compte quelque 6000 partisans surarmés et aguerris que dirige, depuis 2009, le Nigérian Abubakar Muhammad Shekau. Un tyran hors du commun des mortels qui s’est distingué, en se rappelant aux bons souvenirs de la communauté internationale en avril dernier, en enlevant 276 lycéennes à Chibok, narguant le monde de ses talents de négrier d’un temps révolu. La région que Boko Haram contrôle, un large pan du Nigeria du nord, est majoritairement musulmane et déborde sur une zone limitrophe au Cameroun, au Tchad et au Niger dans le nord et au nord-est. La nébuleuse, dans le but de se trouver des débouchés à l’expansion de son idéologie et de son obscurantisme, est à la recherche constante de territoires à conquérir dessinant et redessinant ainsi la carte de la région au gré de la conjoncture ambiante. Si le Niger et le Tchad défendent tant bien que mal leurs frontières, le Cameroun subit pratiquement au quotidien les attaques des islamistes. Samedi dernier, les pays membres de l'Union africaine (UA) s’accordaient enfin sur la création d'une force de 8.700 soldats, policiers et civils afin de les combattre. Le Nigeria, première puissance économique d'Afrique, est une mosaïque religieuse et ethnique compliquée, soumis à de fortes tensions entre musulmans et chrétiens, a décidé, en invoquant l’engagement de ses forces contre Boko Haram, le report des élections du 14 février au 28 mars. Joyeuse Saint-Valentin !