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D’après la même source, le parti Vox veut, via son initiative, que le Congrès demande à l'exécutif de Pedro Sánchez de procéder à des démarches "diplomatiques" pour que Rabat reconnaisse "explicitement et sans réserve" la souveraineté espagnole sur les deux présides occupés, Sebta et Mellilia, ainsi que sur îles jaafarines, les rochers d'Al Hoceïma, le rocher de Badis et l’îlot de Leila.
« Tous les groupes parlementaires, à l'exception de Vox et du PP (Parti populaire-opposition), ont voté contre l'initiative, défendue par le député de Castellón Alberto Asarta », selon Europa Press, soulignant que la proposition de Vox a été rejetée par 20 voix contre 14.
Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), représenté par le député Arnau Ramírez en tant que porte-parole adjoint des socialistes au sein de cette commission, a regretté que « l'extrême droite fasse des propositions inutiles au lieu d'apporter des solutions pour améliorer la vie des gens ».
Et même si le PP a voté en faveur de cette proposition de l’extrême droite, son représentant à la Commission parlementaire l’a également jugée inutile.
Cette affaire des présides occupés au Nord du Maroc est l’une des questions épineuses dans les relations entre Madrid et Rabat qui considère que ces territoires sont marocains et le seront pour toujours.
En 1987, Feu S.M le Roi Hassan II a proposé de créer une commission mixte d’experts pour discuter de l’avenir de Sebta et Mellilia et des autres territoires occupés. Mais le gouvernement espagnol n’a pas donné de suite officielle à cette requête, refusant, jusqu’à présent, d’entamer avec le Maroc une quelconque négociation au sujet de ces territoires.
En 2003, un diplomate espagnol (proche du PSOE), Maximo Cajal (décédé en 2014), a écrit un livre intitulé «Ceuta y Melilla, Olivenza y Gibraltar. ¿Dónde acaba España?», dans lequel il a appelé à la restitution des présides occupés au Maroc comme étape préalable à la récupération de Gibraltar.
« La marocanité de Sebta et Mellilia ne devrait pas être mise en question », affirme Maximo Cajal, diplomate à la retraite et aujourd'hui conseiller du PSOE, exprimant une conviction qui, dans le contexte de la politique de José Maria Aznar (président du gouvernement espagnol entre 1996-2004 dont le mandat a été marqué par l’éclatement d’une crise diplomatique avec le Maroc à cause de l’îlot de Leila), peut sembler un sacrilège », a souligné El Pais dans un article publié le 19 octobre 2003. Et d’ajouter : « Dans l'intérêt de la santé collective des Espagnols et pour désamorcer tout ce mélange de peur, de suspicion et de ressentiment historique contre les Marocains, l'Espagne devrait "entamer une réflexion commune avec Rabat sur cette délicate question ».
A préciser également que Maximo Cajal a appelé dans le même livre le gouvernement de son pays à restituer la localité de Olivenza au Portugal. « Enlevée au Portugal en 1801, Olivenza (ou Olivença en portugais) aurait dû être rétrocédée au moment de la ratification du congrès de Vienne en 1817. Mais la ville n'a jamais été restituée par Madrid, qui l'administre de fait depuis deux siècles », a écrit Le Point en juin 2018.
Mourad Tabet