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Une réunion pour pas grand-chose

Entre les pharmaciens et le ministère de tutelle, les rencontres ont du mal à déboucher sur du concret


Hassan Bentaleb
Mercredi 26 Décembre 2018

 «La décision d’observer une grève jeudi prochain est maintenue et elle est même devenue cruciale faute de dialogue sérieux et de l’absence de propositions ou d’alternatives de la part du ministère de la Santé concernant  nos revendications», nous a indiqué Khalid Zouine, président du Conseil national de l’Union nationale des pharmaciens du Maroc. Et d’ajouter : « La réunion tenue lundi dernier à Rabat est la preuve irréfutable que le département d’Anas Doukkali n’a pas de solution aux maux du secteur puisque ses responsables sont arrivés les mains vides à cette réunion  qui n’a pas abouti à grand-chose  malgré la présence du ministre de la Santé et du patron du Fisc».
Selon notre source, cette réunion tenue lundi a été marquée par la constitution de trois commissions chargées d’examiner les questions des prix des médicaments, les lois et réglementations et l’assainissement du secteur pharmaceutique. Mais concernant la crise du secteur, rien n’a été proposé. Pis, les officiels ont demandé aux pharmaciens d’étaler leurs priorités et de proposer des solutions.  « Nous avons assisté à cette réunion dans le but de négocier et non pas de proposer des alternatives », nous a-t-elle précisé. Et de poursuivre : « Le ministère juge plutôt les dossiers de la bioéquivalence et de la pharmacopée comme prioritaires». A ce propos, notre source s’est interrogée sur l’intérêt du «Plan Santé 2025» qui compte trois piliers, 25 axes et 125 mesures et se présente comme une vision globale dont l’objectif est l’aboutissement à un «système de santé homogène, avec une offre de soins organisée, de qualité, et accessible à tous, soutenue par des programmes de santé efficaces», et ce conformément aux  principes de la qualité des services, de l’égalité d'accès, de la solidarité, de la continuité, de la proximité, de la performance, de l’efficacité et de la responsabilité et de la reddition des comptes.
Le scénario de la réunion du lundi rappelle un autre, à savoir celui de la réunion du 21 décembre qui a rassemblé autour de la même table Anas Doukkali, ministre de la Santé, et Omar Faraj, directeur général des impôts, avec des syndicats du secteur.  « Cette réunion nous a fait l’effet d’une douche froide puisqu’aucune proposition claire et tangible n’a été présentée. Le directeur général des impôts s’est seulement contenté de nous dire que bien qu’il ne puisse rien changer à la loi de Finances 2019, il propose de poursuivre  le dialogue pour solutionner les questions en suspens. Mais concernant  l'élaboration d'un cadre fiscal spécifique, il n’a pas pipé mot», a précisé notre interlocuteur.  Même attitude de la part du ministre de la Santé qui a indiqué que cette réunion n’est qu’une première du genre et qu’elle vise à établir le contact avec les professionnels du secteur. Dans ce sens, il a annoncé la création d’un mécanisme de consultation destiné à étudier les dossiers concernant le secteur. «Le ministre non plus n’a pas trouvé utile de parler de la révision de la loi n°17-04 portant Code du médicament et de la pharmacie élaborée en 1996, de la réorganisation des gardes, de l’établissement du droit de substitution, de la rareté ou de la rupture des stocks des médicaments considérés comme essentiels… En clair, il ne dispose pas d’une feuille de route avec des mesures concrètes et  un échéancier  précis », nous a affirmé Khalid Zouine.   
Pourtant, il n’y a pas que les pharmaciens qui souffrent du manque de vision globale de ce département, les médecins du secteur public et du privé, les infirmiers et les sages-femmes critiquent aussi ce déficit. Et c’est pourquoi, ils organisent des opérations de protestation contre le ministère depuis le début de l’année. « Nous avons constaté l’absence de sérieux et nous avons le sentiment que le département d’Anas Doukkali joue plutôt sur le facteur temps et qu’il n’a pas la volonté de trouver des solutions à nos problèmes », conclut notre source.


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