Pour restituer les résultats dans leur contexte, M. Laaboudi a été chargé de présenter cette «barométrie». Ainsi, la méthodologie a-t-elle été basée sur la technique de sondage d’opinion.
L’enquête a été réalisée courant janvier, début février puisque les résultats ont été analysés il y a moins de deux semaines. Le sondage a concerné 51 associations professionnelles et 95 entreprises et le taux de réponse était de 47,5%. Le questionnaire suivi est qualifié de «standard» et comporte quatorze questions légères.
Il ressort de l’enquête que pour 80% des sondés, la crise est une préoccupation de tous les jours. A peine 20% seulement ne perçoivent pas la crise pour le moment.
De même, 47% estiment que la crise s’explique par la demande extérieure adressée au Maroc. En revanche, 55% pensent que c’est la demande intérieure qui justifie cette crise.
L’examen en détail des activités, c’est-à-dire les ventes, le carnet de commandes, l’adéquation en termes d’emplois montrent qu’il y a tantôt un impact fort et tantôt faible.
Mais globalement, la crise est perçue par la plupart des opérateurs, comme forte, pour le moment, relativement moyenne sur l’activité du jour, mais tout ce qui a trait à l’aspect financier n’est pas touché.
Ainsi, 10% seulement indiquent qu’ils ont observé un changement de l’attitude de leurs banquiers. Curieusement, près de 80% ont déclaré avoir des projets d’investissement dont 83% comptent les maintenir.
En ce qui concerne le dernier bloc de questions, le CMC rapporte que les opérateurs estiment que la crise va se propager à d’autres secteurs et qu’il y aura des conséquences sur l’économie nationale.
Schématiquement, trois enseignements sont à tirer. Les enquêtés qui sont d’ailleurs de grands opérateurs, pensent que la crise touche différemment tous les secteurs d’activités et que probablement les effets seront plus ressentis de façon plus importante au cours de l’année et en 2010.
Par ailleurs, une restitution relative à la période 2004-2008, décline des statistiques très récentes. Ainsi, en 2004, il y avait 1780 entreprises qui ont enregistré une augmentation de leurs activités.
En 2006, le chiffre d’établissements est de 1200, on note une amélioration en 2007 mais un fléchissement en 2008. Donc, le trend est baissier mais il y a un fléchissement en 2008.
Pour ce qui est des entreprises en difficultés, il y a les établissements qui ont fermé, ceux ayant réduit leur effectif et enfin d’autres qui ont procédé à la réduction de la durée de travail. Là aussi, la tendance est à la baisse.L’écart extension/réduction d’activités démontre un chiffre 1460 pour 2004, 1250 l’année suivante et il y a un léger fléchissement vers le haut en 2008.
S’agissant de la création ou la disparition de l’emploi, il est question de 24.000 en 2004, 21.000 en 2005, 15.000 en 2006 et un redressement en 2008.
Pour les établissements en difficultés qui ont licencié de manière générale ou procédé à la disparition ou bien réduction des horaires de travail, les statistiques indiquent 2500 en 2004, 3900 en 2005 avant d’assister à un léger redressement en 2008.
Il y a par conséquent un trend baissier au niveau de l’extension des établissements et en matière de réduction de l’activité, ce qui constitue un impact clair.
La première conclusion est que le sondage d’opinion fait ressortir une préoccupation des opérateurs enquêtés, en raison, particulièrement de la baisse de la demande étrangère, sachant que telle que mesurée, celle-ci est beaucoup plus faible (0, 3%) tandis que la baisse de la demande intérieure est de 0, 3%.
En rapport avec la démographie, des établissements font ressortir, certes, une tendance baissière mais avec un fléchissement en 2008.
Le troisième enseignement est qu’il y a deux réalités. Il y a la crise et ses effets. Elle ne s’est pas déclenchée en réalité au Maroc, mais le pays en subit les conséquences.
Légère baisse de l'indice des prix
Après la hausse de 0,3% en décembre 2008, l'ICV a accusé une baisse mensuelle de 0,5% en janvier 2009. Cette évolution est attribuable essentiellement à la contraction des prix de certains produits frais, notamment les légumes (-6,4%) et les fruits (-3,4%), ainsi qu'à la baisse enregistrée par les prix de quelques produits alimentaires de base, à savoir les céréales (-2,4%) et les corps gras (-2,5%). Pour sa part, l'inflation sous-jacente a connu une diminution de 0,1% au lieu d'une hausse de 0,1% un mois auparavant.
En glissement annuel, l'inflation a renoué avec sa tendance baissière en affichant un taux d'accroissement de 4% en janvier au lieu de 4,2% en décembre.
Ce ralentissement est expliqué par l'atténuation du rythme de progression des prix des produits alimentaires de base, de 9,1% à 6,4%, de ceux des transports et communication, de 2% à 1,4% et des prix de la rubrique habillement, de 1,5% à 1,3%.
Quant à l'inflation sous-jacente, elle est revenue de 3,3% en décembre à 2,8% en janvier.