Une dizaine de fanfares mondialement connues animeront les artères de Rabat : Le Festival Mawazine remet ses pendules à l’heure des carnavals

Pas moins de dix fanfares mondialement connues et reconnues silleront, à partir du 22 mai prochain, les principales artères de Rabat. « Les noms des fanfares invitées sont associées à de grands carnavals mondialement connus et reconnus », renchérit le directeur artistique de Mawazine, Aziz Daki. Au-delà du calibre certain des fanfares qui seront de la fête, le pari de Mawazine 2010 est de permettre à la population de la capitale de se réapproprier le Festival. « Il nous tient à cœur que la fête ne se limite pas au seul cadre des scènes, nous souhaitons la diffuser aux quatre coins de la ville », annonce-t-il, en ajoutant que les spectacles de rue constituent la grande » nouveauté de Mawazine de cette année. Nouveauté conceptuelle puisqu’il s’agit de sortir la fête des chapiteaux, et innovation dans la philosophie du Festival auquel certains reprochaient, dans un passé récent, son caractère « élitiste ». « Ce n’est pas le public qui vient vers le festival, mais c’est le festival qui va vers le public », explique le responsable artistique de cette grand-messe festive.
Mawazine 2010 n’a pas lésiné sur les moyens pour réussir ce virage. L’invitation de la fanfare colombienne « la Barranquilla », la deuxième en Amérique du Sud après celle de Rio de Janeiro, offre à cet égard le plus bel exemple. Et ce n’est surtout pas l’Unesco qui dira ici le contraire, puisqu’elle a inscrit en 2001 le répertoire de cette fanfare sur « la liste du patrimoine oral et immatériel de l’humanité ». Richesse du folklore, des danses et des sons, variété des couleurs locales et autres déguisements promettent d’entraîner les festivaliers dans une folie festive faite de rires, de musique et de danse.
Changement de cap, direction la France. Le Carnaval « Basculoscopie » viendra droit de l’Hexagone pour faire découvrir au public r’bati les nouvelles lois de la rotation, formant par le biais de corps humains une majestueuse horloge astronomique surplombée d’une grande aiguille courbe. Le spectacle donne à voir un acrobate s’articulant autour d’une corde, du tissu, d’un mât chinois, offrant des sauts périlleux au grand étonnement du public.
Bien entendu, ces spectacles seront ponctués d’un concert de rythmes chaloupants provenant de différents pays d’Afrique et d’Europe. Parmi les groupes phare, il y a lieu de retenir la « Fanfaraï » (France-Maghreb). Ce groupe proposera une rencontre originale entre les rythmes afro-cubaines (salsa, rumba, a caballo, etc), le tout mélangé à du raï, du chaâbi, gnawa et à de la musique kabyle. La Macédoine sera également de la partie, elle sera représentée par « Kocani orkestra ». En perspective, un beau mariage de rythmes turcs, bulgares et harmonies orientales pour une fête sonore authentique et pleine d’émotion. Dans ce beau contexte world, le Maroc ne sera évidemment pas en reste. Les Aïssawa de Meknès seront également de ce voyage à travers la music world. Leur musique ne se prête certes pas au métissage, mais elle possède une puissance sonore propre aux musiques déambulatoires et une richesse rythmique qui peut susciter de magnifiques mélanges.
Un beau rendez-vous à l’horizon …