Une architecture originale


I.O.
Mardi 27 Avril 2010

L’architecture des vieilles maisons dans la région de Tafraout  est très typique d’un modèle  collectif de construction originale. Bâties en pierre et la terre crue avec une robuste charpente en bois, le premier élément extérieur saillant de ces ouvrages traditionnels, c’est l’entrée.  Elle  est faite d’un portail assez grand en bois sculpté de motifs divers, souvent placé au milieu du mur chaulé de la façade.  Deux poutres verticales encadrent la porte et montent jusqu’au niveau du toit. En haut, le cadre ainsi délimité, comporte une petite fenêtre à l’image d’une meurtrière (Tarriht), et est paré de motifs, faits de pierres en morceaux d’ardoise finement  taillés,  agencées en figures géométriques, tantôt rectangulaires, tantôt  carrées ou encore en forme de chevron.   Dans les angles des coins du muret entourant le toit, sont dressées en ornementation  de longues  tablettes d’ardoises (Tikfafine). Une fois le seuil de la porte franchi, on est accueilli dans une sorte de vestibule (Aghegoumi).  La première impression qu’on ressent est le manque de luminosité en raison de l’étroitesse des fenêtres.  Par contre, on s’aperçoit d’emblée que l’aménagement de l’intérieur est disposé autour d’un préau (puits de lumière) qui s’élève jusqu’au toit.  La  structure du rez-de-chaussée, d’où montent les escaliers (en pente raide  sans marches), est totalement dédiée  au bétail. Au premier étage, sont agencés, cuisine, chambre personnelle du « maître de la maison » peu éclairée par la « meurtrière » de la façade, une chambre pour ablutions (Lmyidi) et un espace qui remplit la fonction de dépôt pour vivres (Lastwan ou Ahanou). Alors que le deuxième étage est réservé aux hôtes (Tamssriyt).  Au niveau de la terrasse, on se contente d’un simple abri (Awlaf) investi pendant les nuits d’été pour dormir.  Toutefois, s’il s’agit là d’une généralisation de l’organisation intérieure des antiques demeures de la région, des modifications sont pourtant souvent opérées selon les  besoins dictés par  d’autres  fonctions données à ces espaces habités.    Sans pour autant porter préjudice aux affinités communes  basiques. Il faut savoir que, anthropologiquement, la conception de cette spécificité architecturale n’est pas assujettie uniquement aux simples exigences techniques de construction. Loin de cette  seule logique physique, d’autres considérations, aux accents religieux et superstitieux entrent en ligne pour forger et donner âme à cette identité architecturale.  On souligne enfin que géographiquement, « l’aire » d’adoption de ce style architectural est bien délimitée : elle s’étend d’Idaoubaâkil à la lisière d’Anzi, jusqu’à Aît Ihya  dans le massif de Tanalt (Chtouka Aît Baha), en passant par Idaousmlal, Tafraout, Ammelnes, Aît Ouafka et Tassrirt. 


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