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Et ce qu’ils ont trouvé dans les ruines de Mossoul, deuxième ville d’Irak, n’a guère de quoi rassurer l’Occident : l’idéologie jihadiste et violente de l’EI est bien vivante. Elle s’est même renforcée d’une certaine manière, les survivants de l’EI ayant juré de se venger, y compris et surtout par le biais des enfants qu’ils n’ont cessé d’endoctriner. “Aujourd’hui est à vous, demain nous appartient”, lance ainsi la veuve de l’un des “martyrs” de la cause jihadiste, dans une des séquences de ce documentaire, diffusé en première mondiale jeudi à Venise.
Et de jeunes garçons, dont certains devenus infirmes après les bombardements de la coalition anti-EI, affirment être toujours prêts à mourir pour l’EI. “Ils sont convaincus que la défaite militaire et géographique ne signifie rien”, explique Alessio Romenzi, qui a commencé à tourner avec Francesca Mannocchi à Mossul alors que la guerre y faisait toujours rage. Et, “nous aurons à faire face au même problème, encore et encore, même s’il change de nom, parce qu’il est toujours là”, a assuré le réalisateur devant la presse.
Très peu d’anciens combattants de l’EI se sont repentis, ajoute-t-il, soulignant que, vu de l’extérieur, il est difficile de comprendre combien le soutien à cette organisation est encore fort. Le film montre aussi les conditions déplorables dans lesquelles sont détenus les anciens combattants de l’EI, mais aussi leurs familles, abandonnées à leur sort dans les ruines de la ville. En renonçant à participer à la reconstruction de Mossoul, y compris en venant en aide à tous ses habitants, le monde s’expose à de terribles conséquences, avertit de son côté Francesca Mannochi.
L’EI “va probablement revenir avec une férocité et une violence encore jamais vues. C’est loin d’être fini”, ajoute-t-elle. L’administration américaine, assure-t-elle, “a dépensé 14 millions de dollars (12 millions d’euros) par jour dans la guerre contre le terrorisme, mais à la récente conférence pour la reconstruction de Mossul au Qatar, la communauté internationale a refusé son aide sous prétexte qu’il ne lui appartenait pas de reconstruire un pays”. Pour la co-réalisatrice de ce documentaire, cette situation est comparable à celle de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale, à la différence qu’il y avait alors eu le plan Marshall après la victoire contre le nazisme. Aujourd’hui, rien n’est fait pour contrer la propagande de l’EI, déplore-t-elle encore.