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Un besoin de liquidité hebdomadaire estimé à près de 18 milliards de DH : Le déficit de liquidité stimule le marché de la dette privée


Achir Karim
Jeudi 11 Mars 2010

Un besoin de liquidité hebdomadaire estimé à près de 18 milliards de DH : Le déficit de liquidité stimule le marché de la dette privée
Depuis 2007, le déficit de liquidité ne cesse de se creuser et risque même d’être un sujet d’inquiétude. Pour l’heure, Bank Al Maghrib accentue sa présence, en injectant la liquidité nécessaire, à travers les avances à 7 jours sur appels d’offres pour un montant hebdomadaire moyen de 16 milliards de DH, sachant que la demande hebdomadaire exprimée par les banques dépasse les 20 milliards de DH.
La régression, pour la deuxième année consécutive, des avoirs extérieurs nets (-3,6% à 189 milliards de DH en 2009 vs 196 milliards DH en 2008), le retournement du marché immobilier, la baisse de 5% des recettes voyages, sans oublier le repli de 5,3% des transferts des MRE et la forte baisse (-26%) des recettes des investissements et prêts privés), expliquent, en partie, l’assèchement de la liquidité.
Les analystes de la Direction des études et des prévisions financières -DEPF- évaluent le besoin de liquidité du marché monétaire à quelque 17,7 milliards de DH (au lieu de 11,3 milliards en 2008). Un chiffre appelé à exploser en 2010 et au-delà, si rien n’est fait pour refonder le marché des capitaux et surtout pour renforcer le secteur bancaire marocain. Pour le moment, la volatilité des taux sur l’interbancaire reste quasi-stable, grâce à  l’omniprésence de Bank Al -Maghrib  pour  le refinancement des banques.
Cela étant, le creusement du déficit de liquidité bancaire en 2009 a stimulé  le développement du marché de la dette privée ; un compartiment où les émissions se sont élevées aux environs de 42 milliards de dirhams, selon la dernière étude réalisée par la DEPF.  Un volume, en repli certes par rapport à 2008, mais qui demeure une source de financement potentielle pour les investisseurs. C’est là une alternative pour les banques pour financer leur besoin en liquidité. Le dynamisme constaté sur ce compartiment a été aussi favorisé par la présence d’investisseurs potentiels qui sont à la recherche de réelles opportunités de placement dans un contexte de baisse de rendement sur le marché boursier. D’après les analystes de la DEPF, la structure des émissions est largement dominée par  les émissions par les banques des certificats de dépôt (CD) qui ont accaparé, à elles seules, presque 47% des émissions totales, suivies des émissions obligataires (par les entreprises) et  des bons de sociétés de  financement (BSF)  qui ont canalisé respectivement 31% et 14% du total des émissions privées.
Afin 2009, le volume des émissions des TCN s'est élevé à  29,2 milliards de dirhams après 37,6 milliards au cours de l’année précédente.  Indépendamment de  la baisse constatée, le volume des émissions demeure  important grâce notamment  à  la masse des émissions des CD. Ces derniers dont le volume représente  67% du volume total des émissions des TCN, se sont  élevés à  19,7  milliards de dirhams. Les principaux émetteurs de ces titres sont Attijariwafa bank, Crédit du Maroc  et BMCE Bank à raison de  6,1 milliards, 4,2 milliards et 2,9 milliards de dirhams respectivement.   

Croissance des émissions d’obligations privées

Parallèlement, les BSF, dont  le volume des émissions s’est élevé à  6,1 milliards de dirhams, ont marqué une  hausse de 4,9 milliards de dirhams après seulement 721 millions de dirhams  un an auparavant. Les émissions des  BSF, souscrites à hauteur de  70% par les établissements de crédit et la CDG, concernent principalement les titres de Eqdom (31%), de Wafasalaf (28%) et de Maghrébail (16%).   Enfin, le volume des émissions des billets de Trésorerie  s’est élevé à 3,5 milliards de dirhams au lieu de  7,7 milliards au cours de la même période  de l’année précédente.  Emis par  Maghreb Steel (1,8  milliard de dirhams), SNI (1,3 milliard de dirhams),  Nexans Maroc (250 millions de dirhams) et Distrisoft  (235 millions de dirhams),  ces billets  sont essentiellement souscrits par les OPCVM à hauteur de 81% et par les établissements de crédits et la CDG pour le reste.
 En 2009, les émissions d’obligations privées  ont  relativement préservé  leur  niveau de l’année précédente, atteignant 11,2 milliards contre 10,3 milliards de dirhams. Au total, l'année 2009  a  connu 16  émissions d'obligations privées dont le spread  moyen à l’émission, toutes maturités confondues, a enregistré une hausse de 79 pbs à 88 pbs.   
Le développement du marché obligataire  en 2009  est attribuable en grande partie aux émissions des banques qui  se sont accaparé plus de 49% de l’ensemble des émissions grâce, en partie, à l’arrivée de la BCP en tant que nouvel émetteur. Attijariwafa bank a réalisé, à elle seule, quatre emprunts obligataires d'un montant  global de 2 milliards de dirhams, suivie de  la SGMB avec un montant de 1,9 milliard de dirhams puis  de  la BCP et de la BMCE avec 1 et 1,5 milliard de dirhams  respectivement.  La SNI et Addoha  ont également procédé à l’émission d'une valeur de 1,5 milliard de dirhams chacune pour une durée de 10 ans et au taux  de 5,10% et 4,20% respectivement.     Dans le même sillage, la Société des autoroutes du Maroc a procédé à l’émission de trois emprunts d’une valeur  globale de 3,4 milliards de dirhams. Outre ces opérations, l'année 2009 a enregistré l’arrivée de  deux autres  nouveaux émetteurs : Compagnie minière de Touissit et  Distra pour des volumes respectifs de 250 et 50 millions de dirhams. Notons que les émissions obligataires d’Addoha et Distra ont été réalisées sous forme de placement privé, précise-t-on dans l’étude de la DEPF. 


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