
La Tunisie a revendiqué dimanche un succès important contre sa mouvance jihadiste avec la mort de neuf "terroristes parmi les plus dangereux" du pays, juste avant une marche internationale en réponse à l'attentat sanglant au musée du Bardo qui avait fait 22 morts, 21 touristes étrangers et un policier, un bilan revu à la hausse samedi après le décès samedi, d'une Française grièvement blessée.
Le président François Hollande, ses homologues polonais et palestinien, Bronislaw Komorowski et Mahmoud Abbas, ainsi que les chefs des gouvernements italien et algérien Matteo, Renzi et Abdelmalek Sellal, avaient notamment confirmé leur participation à la marche prévue à la mi-journée devant le musée.
Le parti islamiste Ennahda, deuxième force politique du pays présente dans le gouvernement de coalition, a appelé ses partisans à participer à la marche "pour exprimer l'unité des Tunisiens face à ce danger et leur détermination à défendre leur patrie et (...) préserver leur liberté". La puissante centrale syndicale UGTT a également invité ses membres à y participer "massivement".
Mais le Front populaire, coalition de gauche et principale formation d'opposition, a annoncé qu'il n'y prendrait pas part en accusant d'"hypocrisie" certains participants, dans une claire allusion à Ennahda.
Quelques heures avant son début, le ministère de l'Intérieur a annoncé que les forces de l'ordre avaient abattu tard samedi soir dans la région de Gafsa (centre-ouest) neuf combattants de la Phalange Okba Ibn Nafaa, le principal groupe jihadiste de Tunisie, accusé par les autorités de l'attaque du Bardo.
Le ministère a accusé jeudi Okba Ibn Nafaa, qui est liée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d'être derrière l'attaque contre le musée, bien que celle-ci a été revendiquée par l'organisation jihadiste rivale Etat islamique.
Des radios tunisiennes ont affirmé qu'un chef du groupe, l'Algérien Lokmane Abou Sakhr, était parmi les neuf morts mais le ministère a indiqué qu'il était trop tôt pour tirer de telles conclusions.
Abou Sakhr a été accusé par le ministre de l'Intérieur, Najem Gharsalli, d'avoir "dirigé" l'attaque du Bardo.
Son groupe --qui serait composé de plusieurs dizaines d'hommes, des étrangers comme des Tunisiens -- est responsable selon les autorités de la mort d'une soixantaine de policiers et militaires depuis décembre 2012.
La Phalange Okba Ibn Nafaa a notamment revendiqué l'attaque en 2014 contre la maison du ministre de l'Intérieur de l'époque à Kasserine, ville voisine du mont Chaambi où se trouve le principal maquis jihadiste en Tunisie.