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Trump met en garde Syrie, Russie et Iran contre une offensive sur la province d'Idleb


Mercredi 5 Septembre 2018

Le président américain Donald Trump a mis en garde lundi la Syrie, la Russie et l'Iran contre une offensive à Idleb, dernière région syrienne contrôlée par la rébellion, déclarant qu'une telle opération pourrait provoquer une "tragédie humaine".
L'avertissement de Washington est intervenu alors que le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif venait de rencontrer lundi à Damas le président syrien Bachar al-Assad.
"Le président de la Syrie Bachar al-Assad ne doit pas attaquer imprudemment la province d'Idleb. Les Russes et les Iraniens commettraient une grave erreur humanitaire en prenant part à cette potentielle tragédie humaine", a tweeté Donald Trump.
"Des centaines de milliers de personnes pourraient être tuées. Ne laissons pas cela se produire!", a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs semaines, le pouvoir de Damas masse des troupes aux abords de la province d'Idleb, située dans le nord-ouest de la Syrie, à la frontière avec la Turquie.
La province est dans le collimateur du régime et de son allié russe, qui visent particulièrement les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, un groupe dominé par les combattants de l'ex-branche syrienne d'Al-Qaïda.
La Turquie, parrain de certains groupes rebelles, a elle aussi déployé des troupes dans la région. Elle cherche pour sa part à éviter un assaut, qui provoquerait un nouvel afflux massif de réfugiés sur son territoire.
Les Nations unies et des ONG ont averti qu'une attaque d'envergure sur Idleb pourrait entraîner une catastrophe humanitaire d'une ampleur inédite depuis le déclenchement du conflit syrien en 2011.
Mais la Russie et l'Iran déclarent que les groupes extrémistes présents dans la province d'Idleb doivent être vaincus.
Depuis début 2017, l'Iran, la Russie et la Turquie ont soutenu des négociations dans la capitale du Kazakhstan, Astana, pour tenter de faire cesser les hostilités en Syrie.
L'Iran et la Russie ont apporté un soutien politique, financier et militaire régulier au président Assad tout au long du conflit.
La visite du chef de la diplomatie iranienne à Damas est intervenue quelques jours avant un sommet tripartite sur la Syrie qui doit réunir en Iran vendredi 7 septembre les présidents russe Vladimir Poutine, iranien Hassan Rohani et turc Recep Tayyip Erdogan.
M. Poutine évoquera avec ses homologues les "efforts communs visant à assurer une normalisation à long terme en Syrie", a indiqué le Kremlin.
Le processus de paix dit d'Astana a permis notamment de mettre en place plusieurs "zones de désescalade" en Syrie, ravagée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts.
La France a comme les Etats-Unis exprimé "sa préoccupation" devant la possibilité d'une offensive d'envergure sur la province d'Idleb.
Une telle opération "entraînerait des conséquences désastreuses" et "engendrerait une nouvelle catastrophe humanitaire et migratoire majeure", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères.
L'International Crisis Group (ICG), un centre de réflexion basé à Bruxelles, a estimé qu'une offensive des forces syriennes contre Idleb pouvait encore être évitée et il a appelé à une solution négociée.
Selon l'ICG, la Russie, dont l'appui aérien serait un élément décisif d'une offensive sur Idleb, doit comprendre qu'un bain de sang dans ce dernier fief de rebelles et de jihadistes nuirait à ses intérêts.
"En soutenant une offensive majeure, la Russie risque de compromettre ses objectifs politiques à long terme", écrit l'ICG dans une étude "Sauver Idleb de la destruction".
La Russie doit éviter l'option militaire dans la mesure où elle "cherche non seulement à garantir la victoire militaire du régime", mais aussi sa "relégitimation (sur le plan) international", fait valoir l'ICG.
Malgré la mise en garde lancée lundi par M. Trump, des experts relèvent que les Etats-Unis semblent résignés à la perspective d'une victoire finale des forces gouvernementales syriennes.
Pour Jonas Parello-Plesner, un chercheur au Hudson Institute à Washington, les avertissements américains ont peu à voir avec la réalité actuelle en Syrie.
Et la réalité est qu'"Assad avance sur le terrain, aidé par l'Iran au sol et par la Russie dans les airs", pendant que les Etats-Unis placent leurs espoirs dans le processus de paix de Genève soutenu par l'ONU que l'on peut qualifier de "moribond", a relevé ce chercheur.


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