Trip Along Exodus : Hind Shoufani revient sur 70 ans de politique palestinienne à travers la vie de son père

Elias Shoufani, un des leaders de l’OLP fut pendant 20 ans un des principaux critiques d’Arafat


DNES : Mehdi Ouassat
Vendredi 29 Mars 2019

Dans le cadre de la célébration du 7ème art palestinien au 25ème Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan (FCMT), les festivaliers ont eu l’occasion de voir «Trip Along Exodus», un film documentaire de 120 minutes où la réalisatrice Hind Shoufani revient sur 70 ans de politique palestinienne à travers la vie de son père, Docteur Elias Shoufani, l’un des leaders de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), universitaire, auteur de 25 livres et intellectuel de gauche. Au sein du Fatah, il fut pendant 20 ans un des principaux critiques d’Arafat. Ayant étudié à l’Université hébraïque et à Princeton, Dr. Shoufani, multilingue et érudit, a également été le principal analyste des affaires israéliennes dans le monde arabe pendant plus d’une génération.«Pendant mon enfance entre Beyrouth, Damas et Amman, je ne savais presque rien de ce qui occupait si intensivement mon mystérieux père», explique la réalisatrice. «On avait des gardes du corps, des armes à la maison et dans la voiture, on nous escortait partout… au lieu d’avoir une vie familiale et sociale normale. Le travail de mon père a causé une peine immense à tous ceux qui l’aimaient, et je voulais comprendre ce qui pousse des révolutionnaires à faire un tel sacrifice», ajoute-t-elle.
Dans ce film qui voyage à travers Washington, New-York, Israël, la Jordanie, le Liban et la Syrie, la réalisatrice utilise des archives, de la poésie, des photos de famille, des films 8 mm, des dessins animés, des interviews animées et des interviews en macro-photographie pour essayer de comprendre ce qui a motivé le choix de son père d'abandonner un poste permanent dans une université américaine pour rejoindre l'OLP clandestine à Beyrouth.
Il est à noter que «Trip Along Exodus» a été projeté dans plus de 20 festivals internationaux et a remporté le Prix du public au Festival international du film de femmes au Caire, le Prix du meilleur film documentaire non européen au Festival européen du film indépendant, ainsi qu’une mention spéciale au Festival East End Film à Londres.
Toujours dans le cadre de la célébration de la Palestine au FCMT, un colloque a été organisé en marge du festival sous le thème "Cinéma palestinien: entre nostalgie et persévérance".
Les participants y ont affirmé que «le 7èmeart en Palestine est représenté par un cinéma documentaire et révolutionnaire qui a réussi à s'inviter dans les plus grands festivals internationaux». «Le cinéma palestinien a pu créer ses propres vedettes et s'imposer au niveau régional sans perdre de vue sa mission de préserver l'identité nationale et défendre la patrie», ont-ils souligné.
Les intervenants ont également expliqué que «ce cinéma qui propose des films politiques et militants visant à faire entendre la voix de la Palestine et à contrer les images concurrentes véhiculées par l'occupant, a réussi à présenter certaines images noires de l'ennemi israélien, de sa logique, de son sadisme et de ses tentatives de dissoudre les liens nationaux». Ils ont, par ailleurs, noté que les films palestiniens présentés au 25ème FCMT se distinguent par «la variété des périodes historiques au cours desquelles ils ont été produits, et la diversité de leurs registres».«En effet, le 7èmeart palestinien a été, dès sa naissance, un cinéma à thèse. Il a accompagné les premières manifestations de la lutte armée du peuple palestinien, et a été témoin de la complexité de cette cause juste aux enjeux multiples. C’est le cinéma de la contestation, de la révolte et de la revendication», ont-ils conclu.
Invité d'honneur de cette édition du FCMT, le cinéma palestinien est représenté par de nombreuses productions dont «Tournevis» de Bassam Jarbawi, «Villa Touma» de Sahi Araf, «Emwas» de Dima Abu Ghosh, «L’exode» de Hind Shoufani, «Bonboné» de Rakan Mayasi, «Le Tuyau» de Sami Zaârour, «Zone C» de Salah Abu Nimah, «Le Perroquet» de Darren Salam et «La vie des pigeons» d'Abou Shanab.


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