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Pensez à informer les citoyens en toute transparence et à trouver de toute urgence des solutions aux problèmes dans lesquels ils se débattent, clame Abderrahim Chahid pour le Groupe socialiste
«Irresponsable, désintéressée et passive », c’est ainsi que le député Abderrahim Chahid, président du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, a qualifié l’action gouvernementale face à la conjoncture internationale actuelle, lors de la séance mensuelle des questions orales à la Chambre des représentants. Selon lui, le gouvernement a brillé par son manque de sérieux et l’absence de proactivité. Pis, l’Exécutif a opté pour la politique de l’autruche et sombré dans des justifications sans fondement en arguant que la crise est mondiale et qu’elle n’a épargné aucun pays, en avançant l’abondance des matières de première nécessité, en niant ses responsabilités et en demandant aux citoyens de s’adapter à la flambée des prix. A ce propos, le président du Groupe socialiste cite l’exemple des sorties médiatiques du porte-parole du gouvernement sur l’exclusion des voitures particulières du soutien accordé aux professionnels du transport. En effet, ce dernier a déclaré et à plusieurs reprises que les particuliers doivent assumer leur responsabilité. « Cette déclaration est une faute grave. En effet, le gouvernement nie qu’il y a 3,5 millions de voitures qui servent à des fins de commerce, de déplacement pour travailler ou transporter leurs enfants et non pas pour faire du tourisme. D’autant plus que le citoyen ne demande pas un soutien direct, mais plutôt un rajustement des prix à la source», a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « Un gouvernement est établi pour chercher des solutions et non pas pour donner des justifications ».
En outre, l’intervenant a révélé que le gouvernement a négligé les sonnettes d’alarme tirées par l’opposition et les instances nationales. « Vous avez négligé toutes les prévisions alarmistes et vous n’avez pas donné suite à notre proposition de rectifier la loi de Finances, et les résultats sont déjà là. Et ce sont nos concitoyens qui paient les pots cassés et sont devenus une proie facile pour les spéculateurs et les intermédiaires alors que le gouvernement se contente du rôle de spectateur passif. « Sous d’autres cieux, les Etats et les compagnies pétrolières ont participé à l’allégement de la facture sur le citoyen en rajustant leurs taxes et impôts ou leur profit. Au Maroc, nous sommes encore dans la réflexion et la conception des scénarios. C’est le cas, à titre d’exemple, de la mise en place d’un stock stratégique dominé par l’approche sectorielle et l’absence de transversalité», a-t-il souligné.
Pour Abderrahim Chahid, il y a une grande incapacité, chez le citoyen, à comprendre ce qui se passe réellement dans le pays. Il estime qu’il y a une opacité qui ne dit pas son nom. « Le citoyen veut savoir pourquoi il y a aujourd’hui une crise de l’eau au Maroc alors que notre pays a été précurseur en matière de politiques de l’eau et de construction des barrages. Il se demande également pourquoi nous manquons de blé alors que le Plan Maroc vert a pour objet de réaliser l’autosuffisance en la matière », a-t-il noté. Et de poursuivre : « Qu’en est-il des investissements en énergies renouvelables alors qu’il y a une flambée des prix des carburants ? Tout cela n’a qu’une seule réponse, nous sommes face à un gouvernement passif qui se contente de réactions dans un contexte social plombé ».
Le député de l’USFP estime que le gouvernement a les moyens pour agir puisque les recettes des phosphates, des exportations, des transferts des MRE, entre autres, sont importantes. Tout en précisant que ces ressources doivent être orientées vers le volet social pour protéger le citoyen. « Les équilibres financiers ne doivent pas avoir la priorité au détriment des équilibres sociaux. L’Etat social ne doit pas être un simple slogan destiné à la consommation médiatique. L’Etat social se présente comme l’opposé du libéralisme sauvage qui encourage la rente ».
Face à cette situation de crise, Abderrahim Chahid appelle le gouvernement à plus d’ouverture et de transparence envers la société civile et les médias tout en déployant un effort intellectuel pour comprendre la réalité concrète de nos concitoyens. Il a également exigé d’accroître la production législative du gouvernement. A ce propos, il a déclaré que l’opposition participera au développement de cette action en suggérant davantage de propositions de loi.
De son côté, le chef du gouvernement, s’est contenté de ressasser son analyse et son diagnostic de la conjoncture actuelle en imputant la flambée des prix et la dégradation du pouvoir d’achat à la pandémie de Covid-19, à la guerre RussieUkraine et au changement climatique. Pour lui, la situation est rassurante puisqu’il s’agit d’une conjoncture provisoire. Mieux encore, tous les indicateurs sont au vert : les recettes sont importantes, le PIB est en hausse, les équilibres macroéconomiques sont stables… En effet, Aziz Akhannouch croit, trop même, à la solidité de l’économie marocaine et à sa stabilité. Et il croit que l’Exécutif sera en mesure de remplir ses engagements électoraux. Concernant la gestion de la crise actuelle, exacerbée par les tensions géopolitiques internationales et le changement climatique, Aziz Akhannouch a assuré que son gouvernement avait fait «des efforts exceptionnels pour faire face aux répercussions de cette crise multidimensionnelle». Aujourd'hui, a-t-il soutenu, tous les indicateurs macroéconomiques confirment, à fin 2021 et début 2022, la résilience de l’économie nationale. Par ailleurs, a-t-il ajouté, le marché national continuera à être approvisionné en matières premières de manière régulière et suffisante, notamment en énergie et en produits alimentaires. A ce propos, il a indiqué que face à la flambée des prix de plusieurs produits de première nécessité, le gouvernement a réagi en mobilisant des «ressources financières exceptionnelles» et en ajustant ses choix budgétaires de manière précise, proactive et efficace. Bref, pour le chef du gouvernement, tout va bien dans le meilleur des mondes.










