Les tristes exemples ne manquent pas. Mais, histoire de s’imprégner de l’actualité, parlons de la concurrence et de son Conseil, une institution constitutionnelle, mort-née, pratiquement, et qui pourtant nous a fait tellement rêver à sa naissance. Dans notre naïveté de consommateurs niais, nous nous étions dit que c’en était fini des viles tentations vers un véreux monopole ou de quelque penchant vers un funeste oligopole.
Les bonnes volontés, on va dire, ne manquaient pas, du moins en apparence, sauf que l’on a vite déchanté. La fameuse institution combien institutionnelle a dû courber le dos pour laisser faire. Mise en veilleuse, en suspens. En panne carrément ! Pour des raisons procédurales ne cessait-on de répéter. Trop peu convaincant. La preuve, on croit savoir aujourd’hui grâce à quelques « indiscrètes » révélations survenues dans le tard que l’honorable Conseil n’avait pas l’heur de plaire à quelque LOBBY.
Là, on nous le dit après coup. Et on ne nous dit pas tout. Si lobby il y a, autant le citer nommément.
Une situation burlesque, insolite, insolente et insultante pour l’intelligence de millions de consommateurs, également citoyens à ce qu’il paraît, qui a tout bonnement rangé dans les tiroirs cette loi dite 104-12 relative à la libération des prix et la concurrence qui ne pouvait d’ailleurs ressembler à rien en l’absence de ce régulateur confiné dans une interminable hibernation.
Abdelali Benamor, le président dudit Conseil déclare aujourd’hui qu’il n’a eu de cesse de relancer l’ex-chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane de son nom, dans l’espoir de le sensibiliser à l’urgence qu’il y avait de permettre à cette institution de retrouver vie et santé. En vain.
L’ex-deuxième homme de l’Etat ne peut, ce coup-ci, se défausser sur qui que ce soit. Il avait peut-être d’autres priorités. Concurrence ou pas, monopole, oligopole ou autres …, il n’en avait cure !
Reste à souhaiter ardemment que l’actuel Saâdeddine El Othmani adopte une toute autre approche à ce propos. Une année s’est déjà écoulée. «L’urgence» ne peut souffrir de plus d’attente. Le pays ne peut se permettre le malheureux luxe de quelque autre boycott. Surtout qu’il y en a qui, pour des raisons qui leur sont propres, et pour une question d’ego maladif, s’en frottent les mains et n’hésitent pas à souffler sur les braises.
Il est regrettable que l’on ait attendu que ça se gâte pour de vrai à Al Hoceima ou à Jérada pour tenter de se rappeler à notre bon souvenir.
C’est, là encore, ce qui est en train de se faire. Il n’y a pas que le Conseil de la concurrence qui tente, comme par hasard, de renaître de ses cendres. Il y a aussi des associations de consommateurs (sic). Ah, oui ! Il paraît que ça existe chez nous.
Et c’est, là aussi, comme par enchantement, que l’on apprend qu’elles étaient et qu’elles sont démunies de moyens pour s’acquitter de leur mission à l’instar d’autres associations existant dans d’autres pays où le consommateur est considéré avec dignité tout comme les instances le représentant et vouées à sa défense et à sa protection.