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La raison majeure de cette annulation est d’ordre financier. «Pour des raisons financières nous avons été amenés à ne pas programmer L’boulevard cette année, le budget nécessaire pour l’organiser n’ayant pas été atteint», a confié à Libé Hicham Bahou. Qui précise qu’il aura fallu quelque «2 millions de dh pour prétendre programmer cet événement». Une somme bien en deçà des 4 millions que cette manifestation nécessitait il y a cinq ans.
D’après notre interlocuteur, la période à laquelle est intervenue la rupture de contrat avec le sponsor officiel, n’aurait pas permis de nouer de nouveaux partenariats solides. «Il faut beaucoup de temps pour clore et développer un partenariat. Ce qui nous a vraiment manqué vu que nous étions pris sur plusieurs activités. Nous n’avons donc pas eu le temps de réagir pour sauver cette édition», souligne-t-il.
Qu’à cela ne tienne, le maintien de Tremplin (compétition consacrée aux jeunes formations musicales du Maroc et dont le but est de les révéler au grand public et aux médias) est là pour contenter le public qui attendait ce rendez-vous de pied ferme. «Finalement ce n’est qu’une question d’appellation : L’boulevard et Tremplin c’est pareil. L’essentiel est de retrouver cette belle ambiance qui caractérise ce dernier événement et qui comprend une compétition, des titres qu’on défend... ».
Revenant sur les cause de cette annulation, Hicham Bahou insiste sur un point souvent élucidé, celui de le l’indépendance de la ligne éditoriale du Festival. En effet, «nous sommes conscients qu’il existe aussi un problème d’incompatibilité avec les partenaires. Il est arrivé souvent de nous heurter à une vision publicitaire qui ne colle pas avec notre ligne éditoriale. Nous payons sans doute aussi notre indépendance», reconnaît-il, sans nier la tentation de coopter le Festival par certains sponsors.
«Ce qui importe, c’est que nous ayons sauvé le Tremplin», dit-il. Faut-il croire qu’une menace planait sur cet autre événement ? La réponse à cette question est on ne peut plus claire. «Nous travaillons pour la pérennité de Tremplin. Pour cela, nous comptons sur le soutien de la ville et du ministère de la Culture qui, bien que nous soyons indépendants, doivent nous soutenir pas seulement dans un cadre événementiel, mais aussi à travers notre association», insiste-t-il.
A propos du Tremplin, Bahou déclare que «nous avons des soutiens des groupes marocains et des institutions qui nous permettent de réduire le budget. Ainsi que des partenariats à l’étranger qui prennent en charge une partie de la programmation», rassure-t-il.
Concernant les cachets des artistes, il confie que la plupart ont accepté de jouer sans toucher un sou. «Il est vrai que certains d’entre eux ne comprennent pas qu’ils n’aient pas de cachet, mais ce qui compte c’est l’espace mis à leur disposition et tout le bénéfice qu’ils peuvent tirer de leur participation à cette manifestation», a-t-il soutenu. Avant de rappeler que «nous ne sommes qu’une petite structure qui fonctionne tous les jours et sur divers activités».
A ceux qui voudraient voir dans ces changements l’influence du «Mouvement du 20 février», Hicham B rétorque : «Ce problème de finance remonte à début janvier».
Tout porte à croire que les promoteurs du L’Boulevard ont choisi la politique qui consiste à reculer pour mieux sauter. Espérant que cette démarche apportera de bons fruits. Et que le saut sera si grand que le jeune public n’aura plus à vivre sans son rendez-vous préféré.