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Le président Abdelmadjid Tebboune, dans la déclaration conjointe avec la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, a tenté de projeter l’image d’un alignement parfait entre Alger et Rome.
Dans une dépêche de l’agence de la pseudo-rasd, le président Abdelmadjid Tebboune a déclaré : « Nous avons réaffirmé notre soutien commun à l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies en vue de parvenir à une solution politique juste, conforme à la légalité internationale ».
Dans sa formulation mesurée, la déclaration conjointe s’est contentée d’affirmer, au point 29, le soutien des deux pays aux efforts de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, en faveur d’un « règlement politique juste, durable et mutuellement acceptable », dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité et de la Charte des Nations unies. Une position classique et équilibrée, fidèle à la ligne que Rome adopte depuis plusieurs années à propos de ce sujet.
Pour Alger, l’absence d’engagement explicite constitue une véritable déconvenue. En investissant massivement dans le renforcement de leurs liens économiques avec l’Italie, notamment dans le domaine énergétique où l’Algérie est devenue l’un des principaux fournisseurs de gaz de la péninsule, les autorités algériennes espéraient récolter des dividendes politiques. Mais le réalisme diplomatique italien a prévalu.
Giorgia Meloni a, d’ailleurs, soigneusement évité toute allusion au dossier du Sahara marocain lors de la conférence de presse, esquivant les attentes algériennes de manière manifeste. Ce silence a été interprété comme une fin de non-recevoir et une démonstration que Rome ne compte pas s’écarter du consensus onusien.
Cet incident rappelle une méthode désormais bien connue du régime algérien : attribuer aux autres des positions qu’ils n’ont jamais prônées. Ce n’est pas une première. Il y a quelques mois, Kigali avait dû remettre les pendules à l’heure après une tentative algérienne de manipuler une rencontre diplomatique pour lui faire dire ce qu’elle n’a pas dit. Le Rwanda avait répondu calmement mais fermement, enterrant l’intox dans un silence gêné des médias proches du pouvoir algérien.
Il met également en lumière l’isolement croissant de la position algérienne sur la scène européenne, où les capitales choisissent de plus en plus la voie du réalisme et de la stabilité. Le pari d’Alger sur le pouvoir du chantage énergétique semble s’éroder, face à des partenaires plus soucieux de cohérence stratégique que de complaisance politique.
Pour le régime algérien, la leçon est amère : sans révision de son approche rigide du conflit du Sahara, il lui sera difficile d’élargir le cercle de ses soutiens. Rome, en rappelant son attachement au cadre onusien, vient d’en faire une démonstration éclatante.
L’ironie, c’est que pendant que l’Algérie s’enfonce dans ces maladresses, voire mensonges diplomatiques, le Maroc, lui, voit son plan d’autonomie pour le Sahara engranger un soutien international croissant. De Washington à Madrid, de Paris à La Haye, de Londres à Berlin, le plan marocain est considéré comme «sérieux, crédible et réaliste» pour mettre fin une fois pour toutes au conflit artificiel autour du Sahara marocain.
Elias Rayane