“The Road to Mandalay”, une fresque acérée sur la migration et la traite des êtres humains

Lundi 5 Décembre 2016

Le film "The Road to Mandalay", du réalisateur Midi Z, projeté samedi dans le cadre de la compétition officielle de la 16ème édition du FIFM constitue une fresque acérée sur la migration et la traite des êtres humains, mettant la lumière sur la condition de nombreux immigrés birmans en Thaïlande. Ce long-métrage (1h48min), dont la trame de fond s'articule autour de la guerre civile en Birmanie et du vécu difficile des immigrés, traite de la question des migrants illégaux à travers le prisme d’une histoire d’amour. Il met en scène une jeune femme nommée "Lianqing", l’une des cinq migrants illégaux qui passent clandestinement en Thaïlande. Elle traverse le Mekong en voyageant cachée dans un fourgon avant d’être abandonnée à son sort à Bangkok. En chemin, elle attire l’attention de "Guo", un jeune homme qui va devenir pour elle, une fois arrivée à destination, un ange gardien qui lui trouve un travail à l’usine, lui apporte à manger tous les jours et lui propose même de l’épouser. Malheureusement, Lianqing, en quête d’épanouissement personnel, avait d’autres projets, en l'occurrence obtenir des papiers pour pouvoir chercher un vrai travail en ville et peut-être un passeport thaïlandais qui lui permettra de voyager. Le film de Midi Z, coproduit par la Birmanie, le Taïwan, la France et l'Allemagne, transporte le public dans des abîmes de précarité, de déracinement et d’absence de droits, en relatant le sort de Guo qui ne cherchait que l’amour et qui a fini par tuer sa bien-aimée et de se suicider après. A l'issue de la projection, les avis des critiques étaient partagés entre ceux qui ont fort apprécié l'originalité du traitement cinématographique du sujet épineux de la migration clandestine et ceux qui ont émis des réserves sur notamment la lenteur et le manque d'action dans le film. "Cette fiction qui s'inscrit dans le cadre du cinéma noir, narre le parcours des migrants qui font face au trafic humain et à l’exploitation brutale de la main-d’œuvre, offre aussi l’occasion de découvrir une production cinématographique riche, inventive et pour le moins méconnue", a notamment indiqué dans une déclaration à la MAP, le critique de cinéma marocain, Omar Belkhamar.
"Il s’agit d’un film fort qui aborde le phénomène de la migration clandestine en Asie, traitée selon un rythme lent afin de mettre en évidence la souffrance du personnage", a-t-il estimé à l’issue de la projection de ce long métrage. Pour sa part, le directeur de l’Institut supérieur des métiers de l’audiovisuel et du cinéma, Mohamed Belghouate a souligné que ce film, qui aborde une thématique sociale très importante, est basé sur une structure fragmentaire et discontinue, dont la narration est conduite par le sort de deux êtres qui s’aiment mais qu’à la fin vont tous les deux disparaître.

Libé

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