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Tentative de coup d’Etat avortée au Gabon

La situation sous contrôle et les mutins arrêtés, affirme le porte-parole du gouvernement


Mardi 8 Janvier 2019

 La situation au Gabon est sous contrôle et les mutins ont été arrêtés ou sont en fuite après une tentative de coup d'Etat militaire lundi à l'aube, a déclaré le porte-parole du gouvernement Guy-Bertrand Mapangou.
"Le calme est revenu, la situation est sous contrôle", a-t-il dit à l'AFP. Le porte-parole gouvernemental a ajouté que, sur un commando de cinq militaires qui avaient pris le contrôle de la radio-télévision nationale dans la nuit de dimanche à lundi et appelé à un soulèvement, "quatre ont été arrêtés, un est en fuite".
Les forces de sécurité ont été déployées dans la capitale et elles le resteront pour les prochains jours afin de maintenir l'ordre, a-t-il ajouté.
L'AFP a constaté le déploiement de la garde républicaine autour du bâtiment de la Radio Télévision Gabonaise (RTG).
Le porte-parole gouvernemental a ajouté que les frontières du pays restaient ouvertes.
En outre, le porte-parole a expliqué que les coups de feu entendus dans la matinée dans le coeur de la capitale avaient été tirés après un début de mouvement de foule.
Par ailleurs, l'Union africaine "condamne fermement" la tentative lundi de coup d'Etat militaire au Gabon, a fait savoir Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l'UA.
"L'Union africaine (UA) condamne fermement la tentative de coup de ce matin au Gabon. Je réaffirme le rejet total par l'UA de tout changement inconstitutionnel de pouvoir", a tweeté M. Faki.
Un groupe de militaires a appelé lundi à un soulèvement au Gabon, dans une apparente tentative de coup d'Etat, visant la prochaine formation d'un "Conseil national de restauration" de la démocratie en l'absence du président Ali Bongo Ondimba absent du pays depuis plus de deux mois après un AVC.
Des coups de feu ont été entendus au même moment par l'AFP autour de la Radio Télévision Gabonaise (RTG), où les mutins ont fait diffuser à l'aube une proclamation, sur le boulevard Triomphal, dans le centre de Libreville.
Des blindés des forces de sécurité gabonaises bloquaient à 07H00 (06H00 GMT) l'accès à ce boulevard, a constaté un correspondant.
Le message appelant l'armée et la population à se soulever a été lu par un militaire qui s'est présenté comme le lieutenant Ondo Obiang Kelly, commandant-adjoint de la Garde Républicaine (GR). Il s'est dit président d'un Mouvement patriotique des jeunes des forces de défense et de sécurité du Gabon (MPJFDS), jusque-là inconnu.
Trois militaires, coiffés des bérets verts de la GR et dont deux tenaient un fusil d'assaut, étaient visibles sur une vidéo de leur prise de parole circulant sur les réseaux sociaux et authentifiée par l'AFP.
Le mouvement "demande à tous les jeunes des forces de défense et de sécurité et à toute la jeunesse gabonaise de se joindre à nous", a déclaré le militaire en annonçant la prochaine formation d'un "Conseil national de restauration" afin de "garantir au peuple gabonais une transition démocratique".
"Nous ne pouvons abandonner la patrie", a-t-il déclaré en jugeant "illégitimes et illégales" les institutions mises en place pendant l'absence du président Bongo.
Victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) le 24 octobre dernier en Arabie Saoudite, le chef de l'Etat, âgé de 59 ans et dont la famille est au pouvoir depuis 1967, a été transféré ensuite à Rabat, au Maroc, où il poursuit depuis sa convalescence sans qu'aucune date n'ait été fixée pour son retour au Gabon.
La vacance du pouvoir n'a pas été déclarée en l'absence du chef de l'Etat. La Cour constitutionnelle a transféré une partie des pouvoirs du président au Premier ministre et au vice-président.
"Si vous êtes en train de manger, arrêtez. Si vous êtes en train de prendre un verre, arrêtez. Si vous dormez, réveillez-vous. Réveillez vos voisins (...), levez-vous comme un seul homme et prenez le contrôle de la rue", a encore déclaré le militaire à la radio.
Il a invité "tous les hommes du rang et les sous-officiers" à se procurer "armes et munitions" et à "prendre le contrôle" des points stratégiques dans tout le pays comme les édifices publics et les aéroports.
Il a appelé la population à les soutenir, lançant : "il est temps de prendre notre destin en main" en ce "jour où l'armée a décidé de se mettre aux côtés de son peuple pour sauver le Gabon du chaos".
Depuis plus de deux mois, la communication officielle a été rare et partielle quant à la santé du chef de l'Etat, alimentant les rumeurs les plus folles sur les réseaux sociaux.
Le 31 décembre, le président Bongo avait pris la parole depuis Rabat pour la première fois depuis son hospitalisation. Le président gabonais a succédé en 2009 à son père Omar, à la mort de ce dernier, et a été réélu en 2016. Omar Bongo a dirigé le Gabon, un pays pétrolier, de 1967 à sa disparition.


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