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A la recherche d'hommes de moins de 40 ans, les policiers ont pénétré dans des maisons du centre historique de cette ville du Sud, soumis la veille à force de pilonnages par une brigade dirigée par un frère du président, Maher al Assad, ont déclaré des témoins joints par téléphone.
Des défenseurs connus des droits de l'Homme ont également été interpellés dans les villes de Kamichli et Rakka, dans l'Est, ainsi que dans les faubourgs de Damas, aux côtés de centaines de Syriens ordinaires qui manifestent depuis un mois et demi pour réclamer davantage de libertés.
Selon les ONG de défense des droits de l'Homme, des Syriens ont encore manifesté dimanche en dépit de la violente répression des forces de l'ordre, qui a entraîné la mort d'au moins 560 civils depuis le début de la contestation à la mi-mars.
A Homs, dans le centre, ils étaient plusieurs milliers à réclamer la chute du régime.
A Rastan, plus au nord, des funérailles ont été organisées en hommage à 17 hommes tués par des tirs des agents des renseignements militaires vendredi lors d'un rassemblement politique durant lequel les noms de 50 membres démissionnaires du Parti Baas, au pouvoir, ont été lus en public.
Des signes de mécontentement sont apparus au sein de l'armée majoritairement sunnite, bien que contrôlée par des officiers de la minorité alaouite, celle du président Assad.
Dans le village de Karbaoui, près de Kamichli, deux mille Kurdes ont assisté aux obsèques d'un jeune homme de 20 ans, Ahmad Fanar Moustafa, qui aurait, selon son père, été tué par les forces de sécurité pour avoir refusé de participer à la répression.
A Deraa, où les premières manifestations inspirées par les révolutions tunisienne et égyptienne ont éclaté le 18 mars, un témoin a raconté que les hommes jeunes de la vieille ville avaient été conduits à l'abri dans des villages environnants après l'arrestation de 450 hommes de moins de 40 ans.
Le témoin, un négociant qui a réussi à franchir la frontière jordanienne dimanche, a assuré que les autorités nettoyaient les rues du sang de dizaines de jeunes manifestants tués par des tirs de mitrailleuses. Les autorités ont envoyé des chars à Deraa lundi dernier.
Les correspondants étrangers n'ont pas autorisation de se rendre en Syrie.
Pour sa part, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a fait part dimanche de l'opposition de son pays à toute intervention étrangère en Syrie, estimant que la crise en cours dans le pays sera réglée entre Syriens.
«Nous devons déployer des efforts pour prévenir une intervention internationale en Syrie», a dit le chef de la diplomatie turque, cité par l'Agence de presse «Anatolie».
Une telle intervention pourrait déboucher sur des résultats indésirables, a-t-il ajouté, précisant que son pays estime important que la résolution de cette crise soient conçue par les Syriens eux-mêmes.
«Cette chance ne devrait pas être ignorée», a tenu à souligner le ministre turc.
La déclaration du chef de la diplomatie turque intervient après l'annonce vendredi par les Etats-Unis et l'Union européenne de sanctions contre Damas.
Le président américain Barack Obama a décidé des sanctions économiques, notamment contre le frère cadet du président syrien, Maher Al Assad, au moment où l'UE a fait part de son intention de décréter un embargo sur les armes et de préparer d'autres sanctions contre le régime syrien.
Pour sa part, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a voté une résolution demandant l'envoi urgent d'une mission en Syrie pour enquêter sur les violations des droits de l'Homme .